site contre la CNV

Bibette a écrit:

j'attends qu'elle est terminée et je la câline en lui expliquant ce qui n'est pas bien dans ce qui vient de se passer...

juste, Bibette, je ne sais si c'est réellement comme cela que tu te le représente, l'expression me fait penser à un jugement de ta part. L'écoute active est justement en dehors de jugement ou de raisonnement (enfin, c'est comme ça que je l'ai compris) . C'est à dire qu'une écoute suivie d'un jugement ou d'un raisonnement est parfois vécu négativement par un enfant (ou par un adulte). L'écoute n'est pas stoppée par l'écoutant mais par l'couté. L'écoutant ne cherche pas à diriger la pensée, même quand les pleurs sont finis. C'est super dur
j'ai parfois du mal à savoir s'il a réellement fini. C'est si long ! quand il parle de lui même, on est sur la bonne voie

Catherine a écrit:

F&M je sais pas, mais Gordon, si on le lit avec honnêteté intellectuelle, il suggère surtout de se poser pleins de questions comme "pourquoi arrèter la crise? le regard des autres est-il important dans la décision à prendre? est-ce opportun d'emener son enfant pour aller faire les courses?.... " et non pas "comment faire taire mon enfant parce que je suis gèné?"

Ok prenons un meilleur exemple. Je suis dans un magasin. Ma fille veux absolument quelque chose qu'elle a vue. Je dit "ah oui, elle est jolie, cette poupée." Je reconnais qu'elle l'aimerait l'avoir. Et j'utilise les autres outils proposées par Mazlish et Faber pour justement EVITER une crise (car parfois c'est simplement en reconnaissant les désirs d'un enfant que l'enfant ne devient pas faché et frustré).

Selon les anti'CNV, cela est "manipulatif" car le parent est en train de guider le comportment de l'enfant. Je ne vois pas ça comme manipulatif mais si c'est ça qu'ils comprennent par ce mot, ok. Je suis manipulative. Pour moi, c'est une façon de comprendre l'enfant.

Et oui, je préfère eviter une crise. Pas parceque je suis genée (je suis anglosaxonne, donc les français pensent déjà que mes enfants sont gatées, pas bien eduqués, etc. ) Mais parceque si je peux eviter que mon enfant se sent pas écouté et frustré, c'est mieux, non? Si je peux eviter une bataille de volunté (battle of wills?), c'est aussi mieux, à mon avis.

Il y a 2 ans, nouvelle école pour C., qui est en grande souffrance après avoir vécu des trucs anormaux chez son père et avoir osé le dire.

Elle a 8 ans, est en CE2. Les filles sont des pestes, les garçons des sales gosses. Elle passe 4 mois dans une totale solitude, est parfois contente d'avoir des copines l'espace d'une récré, qui l'oublient la fois suivante.

J'ai passé 4 mois à l'écouter.
Je lui disais "tu dois être contente" quand elle avait cru avoir trouvé une copine.
Et "tu dois être triste/Je comprends ta tristesse/c'est vraiment dur pour toi" quand elle revenait en larmes, après une nouvelle journée seule, rejetée.

Je n'avais pas de solution à lui proposer. Enfin si, celles d'adultes, que j'aurais pu lui suggérer si je n'avais pas lu Gordon. Mais les siennes? Comment pouvais-je les connaître.
Ca a été dur, violent, pour elle surtout, pour moi par ricochet. Qui a envie de voir son enfant pleurer après ce qu'il a déjà vécu, et parce que le monde entier semble ligué contre lui?

Un jour j'ai songé qu'elle pourrait écrire une lettre à son prof... Je me suis gardée d'en parler. J'ai bien fait, elle a eu l'idée elle-même, le même jour! Si je l'avais proposé moi, elle aurait sans doute trouvé ça bizarre, l'aurait fait pour me faire plaisir, sans y croire... Là, les mots venaient droit de son coeur. Le prof a fait tout un laius en classe, les choses ont commencé à s'arranger à partir de là.

Pour moi la CNV permet d'écouter l'autre dans un premier temps sans projeter quoi que ce soit qui vienne de nous, puis éventuellement de l'aider à découvrir de lui-même ce qui ne va pas, ce qu'il pourrait changer etc... (je m'exprime mal ce n'est pas vraiment ça mais bref)

Concernant la nourriture: mes enfants ont des phases boulimiques (en lien avec ce qu'ils ont vécu), donc je suis obligée de mettre mon grain de sel dans ces moments-là, sinon ils boufferaient tout ce qui passe à portée de leur main, comme des puits sans fond.

Concernant le sommeil: ça va depuis quelques temps mais pendant des années ils ont eu peur de l'endormissement, du sommeil, de la nuit...
Là rien n'a fonctionné, rien de ce qu'on trouve dans les livres habituellement. J'ai fait ce que j'ai pu mais le cas des enfants maltraités ne rentre dans aucune case. C'est pour ça que j'ai toujours du mal avec les yaka ilfokon.

Pour finir, la TV: Gordon m'a aussi appris à exprimer mes besoins à moi, ce que je ne faisais pas avant, avec les conséquences qu'il décrit.
Notre TV est dans la salle de séjour, petite: si elle était allumée non-stop, je pèterais un plomb. Donc je fais ma terroriste mais non, je ne laisse pas les enfants se réguler d'eux-mêmes à ce sujet. Ils ne s'en plaignent pas en fait. L'habitude peut-être?

Je m'étais pourtant promis de ne plus mettre les pieds dans cette discu

Peut-etre faut-il que j'achète Gordon. Il a des choses de plus à ajouter à Faber et Mazlish? Comment s'appèlle son livre?

j'ajouterai qu'il y a trois auteurs complémentaires, chacun apportant une dimension nouvelle.
parents efficaces de T. Gordon ; il apporte un cadre je trouve, mais il manque la dimention émotionnelle
au coeur des émotions de l'enfant d'Isabelle Filliozat . A travers ses livres, elle nous aide à écouter nos émotions d'enfants pour nous détacher de nos réactions en rapport avec celles-ci. C'est elle qui m'a fait le plus avancer.
Faber et Mazlish ont une "technique" efficace. Je trouve que leur livre "parler pourque les enfants............" n'est pas suffisant en lui-même. Par contre, "frères et soeurs sans jalousie ni rivalité" est un pur chef d'oeuvre.

les anti-CNV vous diraient probablement que c'est de la manipulation dans le sens où ces situations de souffrances ne devraient pas arriver, c'est là que je suis en totale opposition avec leur position extrême et vindicative: c'est impossible d'être un parent parfait, nous faisons sincèrement ce que nous pouvons avec les moyens que nous avons et de ce fait, nous évoluons; personnellement, j'ai ma position concernant la bouffe, la télé, l'école, etc... et je n'ai pas la prétention de détenir la vérité suprême, si je me plante parfois, c'est en tout cas avec les meilleures intentions du monde et je préfère me souvenir de ça plutôt que de juger les autres pour me rassurer sur moi-même. Au final, ça me fait pas mal marrer quand je lis des anecdotes de vie d'anti-CNV, car finalement on tend vers la même chose, mais rien que pour emmerder leur arrogance j'aurais presque envie de faire de la promo CNV alors que j'en ai sincèrement rien à foutre la CNV ce n'est qu'une façon comme 1000 autres de mettre des mots sur une prise de conscience pro-active, avec les résultats aléatoires les meilleurs qu'on peu

Je suis d'accord Cath'

je voulais juste dire comment cela m'avait aidée, mais en fait je ne cherche pas à faire du prosélytisme en la matière

margoton a écrit:

Il C'est pour ça que j'ai toujours du mal avec les yaka ilfokon.

Alors là, je suis bien d'accord avec toi ! C'est d'ailleurs ce qui est plaisant dans ce forum : on vient pour donner son avis et partager ses expériences, pas donner des leçons. (Enfin, des gens qui n'ont pas bien l'habitude s'oublient parfois ... )