l'enfant appartient -il à sa mère???

dans le topic donné sur l'allaitement apr une grand-mère, il y a une fille qui dit un truc que j'ai trouvé très intéressant: "l'enfant est-il la chose de la mère?"

D'un côté, c'est vrai qu'en tant que maman, j'ai envie que mes désirs et ma façons d'éduquer perrine soient respectés: par exemple, je veux qu'on ne la fasse pas marcher ni qu'on la "stimule" à l'excès, et je ne veux pas qu'on la frappe. j'ai la sensation d'avoir le droit d'imposer mes vues à ce sujet.

Pourtant, est-ce que perrine "m'appartient"? Bien entendu, quand elle sera plus grande, la question ne se posera pas, elle fera ce qu'elle veut de sa vie, choisira le métier qu'elle veut, la personne qu'elle veut pour mari, et même avant ça, elle fera ses propres choix, ça me parait évident.

mais tant qu'elle est petite et qu'elle ne peut décider seule, est-ce que son père et moi sommes les seuls à avoir des "droits" sur elle? Est-ce que ses grand-parents, par exemple, n'ont pas leur mot à dire, dans une certaine mesure et dans quelle mesure? Mon père, par exemple, n'a pas la relation que je souhaiterais qu'il ait avec Perrine, mais ça fait aussi partie de sa personalité, il ne sera jamais un "papi gâteau" et n'a-t-il pas le droit de se choisir sa relation avec perrine? (dans une certaine mesure)

Pour aller dans l'excès, si les parents sont seuls décideurs, qu'en est-il quand ils décident d'exciser une petite fille, par exemple? Où s'arrête la frontière entre ce que les parents décident et ce que la société, les grand-parents et autre peuvent décider à propos de l'enfant?? Qu'en pensez-vous?

Citation :

Et une femme qui portait un enfant dans les bras dit,
Parlez-nous des Enfants.
Et il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même,
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter,
pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux,
mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier.

Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés.
L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini, et Il vous tend de Sa puissance
pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l'Archer soit pour la joie;
Car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime l'arc qui est stable.

(extrait du recueil Le Prophète de Khalil Gibran)

oui, je connaissais alsoleo, c'est un très beau texte

ceci dit, si ta mère giflait ta fille, tu ferais quoi? Tu lui dirais sûrement "non, tu n'as pas le droit" et si elle prétendait que c'est comme ça qu'on éduque un enfant, alors tu lui dirais "c'est ma fille, c'est moi qui décide de comment je l'éduque". Bon, je dis "gifler", mais ça peut être vrai avec n'importe quoi: si ta mère te disait d'arrêter d'allaiter car c'est malsain, si elle donnait du lait de vache à ta fille de 3 mois, si elle la surstimulait...Etc...

rien que de lire ta série d'exemples et je bous à l'intérieur
alors ok pour l'importance des relations avec les grand-parents, ok pour expliquer, voire rassurer sur nox choix et écouter leurs réflexions mais leur laisser un tel champ d'action : HORS DE QUESTION

quand on apprivoise quelqu'un, y a-t-il une relation d'appartenance ?
(si on relisait le renard et le petit prince ? pas le temps de chercher là tout de suite)

et quand on est responsable, aux yeux de la loi, de la morale, de la famille, de soi-même, que sais-je... de quelqu'un au sens où son confort, son bien-être, sa nourriture, dépendent principalement de nous ?

bagh a écrit:

quand on apprivoise quelqu'un, y a-t-il une relation d'appartenance ?

Il s'agit plus que d'apprivoiser, car on fait des choix pour notre enfant, à sa "place" en quelque sorte, puisque lui n'est pas capable de prendre des décisions.

bagh a écrit:

et quand on est responsable, aux yeux de la loi, de la morale, de la famille, de soi-même, que sais-je... de quelqu'un au sens où son confort, son bien-être, sa nourriture, dépendent principalement de nous ?

Mais tout le problème est dans la définition du mot "confort". Par exemple, pur moi, le "confort" de mon bébé, c'est de l'allaiter car je pense que mon lait est ce qu'il y a de mieux, mais le papa penser que le "confort" de son bébé, c'est le lait en poudre car il prend du poids plus vite et fais mieux ses nuits... Et dans ce cas, qui décide? Et les grand-parents, ont-ils leur mot à dire et dans quelle mesure? peut-on s'immiscer dans la relation que notre enfant à avec un tiers et dans quelle mesure?

Si quelqu'un gifle n'importe qui que tu aimes très fort, tu laisses faire ?

Je pennse que quand il s'agit d'un acte que tu juges néfaste, il est normal que tu réagisses non ?

Ben tu vois Mamykro, je vois ça autrement: je trouve que précisément, quand tu poses des règles autour (et non pas "à") de Perrine, telles que pas la frapper, pas la surstimuler, etc...tu protèges justement son intégrité, donc pour moi ce n'est pas un choix "égoïste" (au sens large) d'éducation, mais du simple bon sens. L'allaitement, perso, je le mes aussi dans la même catégorie, mais en utilisant plûtot le mot "logique" que bon sens (pour ne pas heurter les mamans qui ont bien dû s'y faire, et j'en fait partie ) car les biberons ne poussent pas sur les arbres et qu'on imagine pas un bébé tèter une vache

Tant que c'est l'instinct de protection qui nous pousse, je n'y vois pas de choix "égoïste", ça le devient seulement - à mon sens - quand ce sont des principes culturels qui nous poussent, genre la fessée ou encore, chais pas moi, la connaissance par coeur des tables de multiplication ( donc, je reprécise, je ne compare pas ce qui est "bien" et ce qui est "mal", mais ce qui est programmé en nous - la protection du petit - et ce qui relevèrait plutôt "des goûts et des couleurs" quoi)

Notre rôle est entre autres de protéger nos enfants même parfois "malgré" eux.
Il est aussi de leur apprendre à faire des choix parfois "malgré" nous.

Je ne crois pas du tout que mes filles m'appartiennent mais les choix que je fais pour leur éducation eux m'appartiennent au moins en partie.

je ne sais pas trop quoi repondre à ca, je me dis que non de tte facon, personne n'appartient à personne, mais il doit y avoir un autre terme qui doit davantage correspondre à ce lien si special !

mais par ex si notre enfant tisse un lien d'amitié profond avec qq'un qui nous semble vraiment de tres mauvaise influence(mm si nous pensons notre enfant pas du tout influencable), nous appartient-il de lui demander(/interdire) de cesser cette relation "pour son bien" ?? (mm apres en avoir parler avec longuement avec lui)
d'ailleurs j'ai deja lu qu'il etait tres mauvais de dire à son enfant "c'est pr ton bien" (comme le titre du livre d'Alice Miller que je n'ai pas encore lu), vous sauriez me donner l'expliqcation ?

oui, bien sûr, quand on parle de gifler ou de l'allaitement, c'est peut-être des trucs trop "forts" donc on est toutes d'accord (du moins sur ce forum ). mais qu'en est-il pour les trucs un peu moins "graves", ou des trucs dont on est moins sûres?

Par exemple, la grand-mère qui veut donner un bonbon à notre enfant, et nous on ne veut pas parce qu'il est bientôt l'heure de magner ou parce qu'il a des caries ou autre... mais on se dit aussi, "ce n'est qu'UN bonbon" Par exemple, le grand-père qui surnome notre enfant "220 volt" parce qu'elle est dynamique, et qui nous dit que c'est un surnom "gentil" quand nous on le trouve "méchant"... Par exemple la maie qui veut faire manger du pain à notre enfant de 11 mois, et nous on pense "pas de gluten avant 1 an" par exemple, le papi qui veut emmener les enfants au mac do "parce que ça leur fait plaisir" et nous, on trouve que c'est dégueu le mac do

Bref, dans tous ces cas là, qui décide? Si on confie ses enfants à garder aux grand-parents, n'ont-ils pas le droit de leur faire faire des trucs qu'on n'approuve pas forcément (comme le mac do)? Et ont-il le droit de nous demander de leur laisser garder les enfants? A-t-on le droit d'empêcher nos enfants de voir leurs grand-parents, leur père, leurs amis???

mamykro a écrit:

Bref, dans tous ces cas là, qui décide? Si on confie ses enfants à garder aux grand-parents, n'ont-ils pas le droit de leur faire faire des trucs qu'on n'approuve pas forcément (comme le mac do)? Et ont-il le droit de nous demander de leur laisser garder les enfants? A-t-on le droit d'empêcher nos enfants de voir leurs grand-parents, leur père, leurs amis???

de par la loi, oui, les grands-parents ont des droits...
donc non, on n'a pas le droit d'interdire aux grands-parents de voir nos enfants , à moins de prouver un cas grave de maltraitance (je ne pense pas que manger au macdo en soit un meme si c'est très dégueu )

maintenant, si on décide de confier ses enfants à ses parents ou b-parents, je pense qu'on doit le faire en connaissance de cause,
on sait qu'ils vont donner des bonbons meme si c'est l'heure de diner, qu'ils ne vont p-e pas se coucher à l'heure habituelle....
mais, on peut aussi en parler avec les personnes concernées sur des points bien precis sur lesquels on tient beaucoup (et les grands-parents sont quandmeme intelligents à la base, sauf cas exceptionnels )

je crois aussi que habituer les enfants à d'autres points de vue et de vie, c'est bon pour eux, cela leur permet de confronter des situations differentes, car la vie est faite ainsi, rien n'est pareil chez les copains par exemple...

pour revenir au sujet: l'enfant appartient -il à sa mère?
je crois qu'appartenir n'est pas le mot approprié, on dirait que c'est un objet
et si on a des droits sur nos enfants, ont-ils le droit de se plaindre ensuite de mauvaise éducation?
genre ceux qui divorcent de leurs parents (si, ça existe aux USA )
pff, très compliqué non?

Puisque ça tourne beaucoup autour de l'opposition parents-grands parents, je vais mettre mon grain de sel de petite fille.
Ma mère a toujours été hyperstricte "pour mon bien" dans tous les domaines je crois (alimentaire, scolaire, copain, copine...) et j'ai toujours adoré me réfugier chez ma grand mère maternelle chez qui on mangeait des frites, des nouilles pleines de beurre, des tartines de beurre à 4h, des bonbons autant qu'on en voulait...

Je pense que je suis à peu près équilibrée (personne ne rigole s'il vous plaît) grâce à cette dualité. Je sais que manger des bonbons c'est pas bien mais que c'est bon quand même! Je sais que les légumes c'est sain mais que des bonnes frites de temps en temps ça fait plaisir!

Alors je dirai que dans certaines limites, j'estime qu'il est bénéfique pour l'enfant que les gens qui l'entourent n'aient pas tous la même vision du monde, la même façon de participer à son éveil au monde (j'utilise volontairement pas le mot éducation). Si avec papy mamy, il va au Mac Do', c'est pas grave!

Je ne parle pas des autres choses plus importantes où là, je pense c'est aux parents de dire stop, si vraiment ça va trop loin.

Grandir c'est à mon avis se confronter entre autres à plusieurs vérités pour découvrir la sienne. Je n'ai pas la prétention que celle que je montre à mes enfants soit la meilleure alors finalement heureusement qu'ils en voient d'autres ailleurs sinon vous vous rendez compte de notre écrasante responsabilité et l'encore plus écrasante culpabilité que nous allons faire naître chez nos enfants s'ils ont envie de faire autrement?

Il n'y a pas un chemin, il y a des chemins.

Ce que je regrette, c'est que ma mère ai toujours systématiquement condamné ce qui d'après elle n'était pas pour mon bien et qu'à l'âge où l'on ne se contente plus de marquer son opposition en mangeant des bonbons ou des frites, je sois allée bien plus loin, bien trop loin...

Je pense que j'aurai moins fait de "bêtises" si j'avais entrevue ça de façon plus évidente en étant plus jeune, j'aurai peut-être pris un autre chemin que celui de systématiquement contredire ma mère et j'aurai perdu moins de plumes.

malaura a écrit:

et si on a des droits sur nos enfants, ont-ils le droit de se plaindre ensuite de mauvaise éducation?
genre ceux qui divorcent de leurs parents (si, ça existe aux USA )
pff, très compliqué non?

oui, j'avais entendu une histoire de ce genre, un enfant qui portait plainte contre ses parents car il prétendait avoir reçu une "mauvaise éducation". Celui qui écrivait l'article concluait en disant "en tous cas, la preuve de la mauvaise éducation n'a pas du être difficile à faire"

Alsoleo, oui, moi, je suis plutot d'accord avec toi: je crois qu'il faut aussi accepter que les grand-parents aient une relation qui leur est propre avec notre enfant, et que ce soit parfois un "refuge" pour nos enfants. je pense qu'il faut accepter que tout le monde 'nest aps notre clone et donc ne peut aps avoir la même relation que nous avec notre enfant et lui faire exactement ce que l'on ferait... et il faut l'accepter, même si parfois, ce n'est pas si simple et si cela nous donne de l'urticaire (mac do par exemple ).

Ben, d'autant plus que tout ce qui est macdo et cie, c'est quand l'enfant est plus grand non, et donc capable de s'exprimer et dire "oui" ou "non" ?
Suffit d'en parler directement avec l'intéressé non, et après il choisit ?

Je te garantis que déjà à à peine deux ans avant de savoir parler, j'ai eu droit à "miam miam" déclenché par le fameux logo! J'en suis resté baba!
Après expertise en fait c'est juste les frites qu'elle trouve "miam miam" enfin maintenant elle dit "c'est bon"!

C'est un sujet intéressant car fortement d'actualité. Partout sur les forums on peut lire "C'est moi sa mère c'est moi qui décide", "Je sais ce qui est bien pour lui", etc.
Il y a possibilité d'abus dans ces phrases-là.

Maintenant nous ne sommes pas là pour formater nos enfants mais pour les accompagner au mieux et leur offrir le cadre principal de leur croissance et de leurs apprentissages.

Donc non ils ne nous appartiennent pas, non nous n'avons pas tous les droits sur eux : nous avons des devoirs envers eux.

alsoleo a écrit:

Je te garantis que déjà à à peine deux ans avant de savoir parler, j'ai eu droit à "miam miam" déclenché par le fameux logo! J'en suis resté baba!

rassure-toi, ça évolue aujourd'hui mes zouaves ont épaté les "gens du bus" en passant devant un mctruc : "beuuuuuuurk ! quand je vois un restau ça me donne faim, sauf si c'est un mctruc, ou un qui** !" (après on est passés devant un japonais alors on a changé de sujet : ils sont fans )

en fait, ce qu'ils aiment, c'est le côté "papa est content il avait des coupons" et "t'as eu quoi toi comme surprise dans ta boite ?" vais leur faire faire du marketing

selavie a écrit:

Donc non ils ne nous appartiennent pas, non nous n'avons pas tous les droits sur eux : nous avons des devoirs envers eux.

y'a juste un truc que je voudrais dire (parce que vous dites des trucs tellement évolués et justes que je saurai pas en écrire la moitié)
je crois qu'un enfant "appartient" à sa mère quand c'est un peu malsain. Heu... je m'explique... dire qu'un enfant appartient à sa mère (ou une personne à une autre personne) c'est qu'elle excerce un pouvoir sur lui. Excercer un pouvoir sur son enfant, pour moi, c'est l'empêcher de vivre en tant qu'individu.
Pour avoir vu des mères castratrices et pathologiques en hopital psy, elles ne considèrent les autres personnes que comme des objets. Et tout se rapporte à Elles.

Décider certaines choses pour son enfant, ce n'est pas forcément le soumettre, mais lui permettre d'acquerrir des limites et des repères indispensables à son développement sain.
Pour ce qui est des petites choses de la vie courante, on ne peut pas dire de l'extérieur. L'important, c'est que la personne (la maman , ici) réfléchisse à la raison profonde: est-ce vraiment pour l'enfant, pour son bien-être à +/- long terme? ou pour affirmer son autorité face au grand-parent, ou à la nounou?

Je suis bien d'accord avec toi Bouda pour dire qu'il est bon de s'interroger sur la finalité de ce qu'on fait ou dit à l'enfant ...

Moi je me dis le plus souvent possible qu'elle est un adulte en devenir et que c'est à une 'adultité' épanouie et mature et responsable etc... vers laquelle j'ai envie de la conduire, de l'accompagner ....

ça me troue de constater que les gens veulent que l'enfant soit sage, gentil ... que la période de l'ado c'est flou, c'est 'c'est un ado et y'a rien à en faire" ... et puis tout d'un coup ça doit être un adulte 'parfait" ... oui mais y'a un problème, comment on peut cloisonner tout ça, le futur adulte est dans le bébé et tout est lié, tout se reporte sur l'étape suivante ... je pense que ça les parents (traditio je veux dire, ici on réfléchit !!!!) l'oublient la plupart du temps ...

non l'enfant n'appartient pas à sa mère, mais les gens font souvent comme si et je trouve ça super moche, dans les magasins etc j'ai parfois envie de foncer sur l'enfant pour lui dire combien ce que sa mère lui raconte est faux ... ça me démange vraiment ... mais bon ... hum ...

Pour ma part il n'y a mesme pas d' "adulte en devenir", il y a juste un estre, comme moi, comme tout le monde, quel que soit son asge, son sexe, sa condition... et je n'ai aucun droit envers personne. Comme dit si bien selavie : uniquement des devoirs.

Moi aussi j'aime beaucoup ce qu'à écrit Selavie