Tout Bio ? Tout local? Un peu des deux

c'est bien ça! Je savais pas...

Je vais me pencher sur son cas du coup...

Matrona, comme d'habitude, tu t'exprimes de façon très claire en abordant tous les aspects de la question.

Comme beaucoup ici, j'ai aussi toujours lu que le transport représentait le coût écologique le plus grand.

L'avantage du local, c'est qu'il est souvent "apparenté bio", je veux dire avec des pratiques très proches du bios ou même carrément bio, sans forcément être labellisé parce que c'est cher, c'est contraignant, parce que c'est une norme/étiquette de plus pour des gens qui souvent cherchent à s'éloigner du joug gouvernemental. Un autre avantage, c'est qu'on peux discuter avec les producteurs, savoir comment ils font pousser leurs fruits et légumes ou comment ils élèvent leurs bêtes, et aussi les pousser à faire des choix plus raisonnés, écolos, humains, etc. Je suis probablement naïve, mais je me dis que de toutes façons, le petit producteur qui habite à côté de ses champs sera certainement plus enclin à ne pas traiter à tire-larigot. Enfin, a priori, le local est toujours de saison, ça paraît logique.

Évidemment, ce débat est aussi une des grandes raisons qui m'ont poussées à démarrer un jardin potager.

Pour nous aider dans nos choix, des organisations non gouvernementales ont publié deux listes aux USA, deux listes avec des noms qui sonnent bien, mais qui sont quand même intéressantes car elles donnent d'une part les noms des fruits et légumes sur lesquels on retrouve le plus de pesticides (donc à acheter bio -ou assimilé- en priorité) et ceux sur lesquels on en retrouve le moins.
http://icareorganics.com/blog/wp-content/uploads/2009/05/dirty-dozen.jpg

En cherchant ça, j'ai trouvé la liste complète, c'est pas plus mal :

http://www.foodnews.org/fulllist.php

J'ai voté "mix".

-Un groupement de producteurs de légumes livre au boulot. Les produits viennent d'Aquitaine, pas juste du département; mais c'est mieux que dans les supermarchés où tout ici (ou presque) vient des milliers d'hectares de serres du sud de l'Espagne.
-Pour le fromage, je vais au marché chez une petite chevrière qui élève en bio (sans avoir le label: elle se labellise elle-même "écojolique" ). Je viens de découvrir qu'elle vend du lait cru, aussi: à moi les yaourts maison!
-Je ne prends pas le pain en bio, j'ai arrêté de le faire moi-même, mais je l'achète à la boulangerie du village. Un peu pour les raisons invoquées par Matrona (four collectif, emplois du village, lien social...).
-Nos poules nous fournissent des oeufs énormes, très jaunes, très goûteux, et surtout très frais! (je ne sais plus depuis combien de temps je n'en ai plus acheté ).
-Je fais un potager qui fonctionne surtout l'été L'hiver c'est paillé, point barre. Mais mais mais, les fraisiers, cerisers et pruniers sont en fleur, et les pommiers bientôt aussi Les courgettes ont été repiquées hier en godets; les plants de tomates et de poivrons grandissent tout doucement; l'arroche, les blettes, l'amarante ont été semés hier
-L'homme va pêcher à la plage et fournit du poisson local.
-ceci dit, je vais quand même en supermarché, parce que le premier magasin bio est à 20 minutes de voiture (et je ne vois pas l'intérêt de faire tous ces kilomètres pour du bio Mais la rumeur veut qu'une épicerie bio s'ouvre bientôt au village ), pour la viande (dont j'ai demandé la provenance au boucher), les légumes qui nous manquent (et je fais très attention à la provenance: si ça vient de trop loin, je n'achète pas), les produits d'entretien (éco)...

kro a écrit:

Pati a écrit:

c'est peut-être pas l'endroit pour lancer le débat, mais en fait l'impact du transport sur l'empreinte global d'un aliment est très faible par rapport à l'impact de sa production... il vaut mieux manger bio de loin, que pas bio et local (en termes d'empreinte écologique en tout cas)

Ah? J'avais justement entendu dire le contraire! A savoir que pour l'environnement, il valait mieux manger local mais pas bio que bio mais venant de loin... Je serais intéressée par toute personne qui aurait des référence sur ce sujet, je trouve que c'est important.

Mk m'a dit qu'il n'y a rien de plus polluant que les phytosanitaires.... Il faut mieux pas de phytosanitaires et du carburant pour faire venir le produit que des phytosanitaires et pas de carburant.
Je vais lui demander de chercher des données précises

Matrona a écrit:

- Les fruits bio sont parfois dans des champs juste à côté de champs pulvérisés... et le vent tourne
- Certains agriculteurs bio sont près des mêmes nappes phréatiques que des usines archi polluantes
- Même mon agriculteur qui travaille à l'ancienne en bio est pollué : la rivière et le puits sont tous deux pollués au round-up (merci Monsanto :yen a partout !) et il a choisi le moins pollué des deux, le puits... et pourtant, il est assez isolé, mais ça voyage bien ces cochonneries là

Bien sûr, manger bio n'est pas une garantie pour la santé, pas plus que le non bio, à cause de ce que tu évoques. Il n'empêche que plus on mangera bio, plus les producteurs se mettront au bio. Et à terme, il faudra bien qu'on y soit, au tout bio, comme je disais dans une autre discu, nos enfants et petits-enfants ne se poseront même plus la question!

Pour le reste, je te suis bien sûr totalement, il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte, ce n'est pas évident.

Et encore, tu n'as pas parlé de l'huile de palme j'essaie de l'éviter au maximum, on achète très peu de produit tout prêts donc on ne s'en sort pas trop mal de ce côté là

OUps, je me rends compte que j'ai oublié de citer encore plein de choses que nous avons dans le jardin...

Pour augmenter la part de notre conso locale, on fait du troc de nos surplus, avec les voisins.

Pour l'instant, on troque des oeufs contre du vin

Hier j'ai donné du pourpier à ma voisine et je suis revenue avec des gauffres chaudes pour les enfants.

Les agriculteurs conventionnels (avec pulvérisations à gogo des champs)que je connais font un potager pour leur conso familialle. Et là, ils cultivent bio

le troc, j'adore!
je me disais que je ferai ça si on a un jardin un jour

Huile de palme : la TOTALITE des produits qui affichent "huile végétale" sur l'étiquette contiennent cette saloperie d'huile de palme (pas seulement dans l'alimentation, il y en a beaucoup dans les savons - sauf celui d'Alep et certains de Marseille mais pas tous - shampoings etc.)

La guerre à l'huile de palme est très difficile à mener ; et franchement le dernier reportage que j'ai vu sur le sujet était vraiment gerbant en touts points...