Préambule- Spoiler:
Ma petite S,
Cela fait un an jour pour jour (26 avril) que nous t’avons conçue ton papa et moi, encore une fois, avec la précieuse aide de la science.
Pourtant après ton frère A, je ne pensais pas que j’aurai la chance de porter et de mettre au monde un autre enfant. Nous espérions adopter, mais ce projet n’a pas abouti. Je suis ensuite tombée enceinte sans traitement, mais une fois de plus, cette petite graine d’espoir, n’a pas survécu…
Ne voulant pas rester sur ces deux échecs, ton papa et moi, avons repris le chemin de la PMA, en choisissant les meilleurs traitements qui existent… Et cela a marché : nous t’avons fabriquée dès la première FIV, malgré notre grand âge… Nous t’avons transférée dans mon utérus le 6 août 2014, après quelques mois de congélation, pendant lesquels mon corps a pu se préparer à t’accueillir au mieux.
Malgré cela, le début de ta grossesse est chaotique. A 1 mois, je perds du sang. Je crains la fausse couche à nouveau. En fait, ton sac gestationnel est décollé sur la moitié de son pourtour. Je suis alitée. Je dois attendre pour savoir si tu vas t’accrocher ou si nous te perdrons. Les semaines sont interminables jusqu’à l’écho officielle du premier trimestre, surtout couchée, mais j’ai quelques échos intermédiaires officieuses pour patienter : ton sac ne se recolle pas, mais ne se décolle pas davantage. Et surtout, tu grandis… Malgré ma reprise du travail en novembre, il faudra attendre le milieu de la grossesse, juste avant Noël, pour ne plus voir de trace de ce décollement et pouvoir enfin savourer ce qui nous arrive…
La sérénité sera malheureusement de courte durée : un mois plus tard, alors que je suis tout juste au repos à la maison avec toi, ton papa apprend qu’il va probablement perdre son travail. Pendant les semaines et les mois qui suivront, les circonstances de son départ seront une source de stress jusqu’à ta naissance et au-delà…
A la fin du 7ème mois tu n’es toujours pas tête en bas, mais le plus souvent en transverse. Tu as néanmoins le bon goût de prendre la position céphalique pour l’écho des 32SA, mais cela ne dure pas : tu rechanges de position dès le lendemain et chaque jour qui suit. A 35SA, lors d’un contrôle à la maternité, tu es carrément en siège et le personnel commence à évoquer une césarienne !
Sur les conseils de R, notre sage-femme, nous essayons l’acuponcture, les massages, le pont indien, l’hapto et… tu te retournes encore plusieurs fois. Une dizaine de jours plus tard, je te sens remettre la tête en bas, ce qui sera ensuite confirmé par écho à 37SA , ouf !
Les échographies t’annonçaient plus petite que tes frères. Je n’y croyais pas. Je disais toujours que tu ferais sans doute tes 4 kgs comme les autres, mais bon ça m’arrange de ne pas lire « suspiscion de macrosomie fœtale » dans les comptes rendus, c’est toujours du stress en moins !
Bref, enfin, nous pouvons commencer à envisager l’AAD à nouveau…
Et l’attente de ton arrivée commence…
On tente d’organiser la garde de tes frères pour le moment M, c’est costaud !
Pour I, ce n’est pas un problème : il sera en voyage scolaire/lingusitique jusqu’au 28 avril et ensuite, on peut éventuellement le laisser seul si besoin. Pour E et A, c’est plus coton, surtout si ta naissance survient la deuxième semaine des vacances, car aucun des parents de leurs petits camarades ne sont là… Finalement, ils iront chez mes parents et reviendront plus vite si tu naîs. On se dit que ce serait même mieux si tu arrivais cette semaine là, car du coup, papa n’aurait pas besoin de courir confier tes frères en urgence. Vu la rapidité des naissances précédentes, cela nous rassure. Evidemment, c’est sans savoir que toi, tu prendras ton temps…
On attend le passage de R à la maison aussi… Si possible avant la lune noire, on ne sait jamais !
Elle vient finalement le 14 avril à 38SA et 4 jours…
E et A partent chez tes grands-parents le 17 et nous nous retrouvons en tête à tête avec ton papa…
J’ai régulièrement des contractions de fin de grossesse façon Braxton Hicks (ortho ?), c’est inconfortable mais pas douloureux et je sais que ça ne fait même pas bouger mon col qui est ouvert à un depuis plus de 15 jours. Le bouchon muqueux se barre en kit depuis quelques jours, mais ce n’est pas non plus un signe de naissance imminente, pas chez moi, du moins…
Alors, nous en profitons pour trier les chambres de tes frères, faire un grand ménage et espérer patiemment que la lune noire qui arrive prochainement aura son influence comme les autres fois…
Mercredi 22 avril 201515H15 Tout a commencé en milieu d’après-midi… Je suis surprise par quelques contractions disparates. J’en ai une, puis deux, puis trois, puis d’autres espacées de 10 à 15 minutes.
Ce n’est pas la première fois. Cela m’arrive même quasi quotidiennement depuis une semaine ou deux. Ce qui est singulier cette fois-ci, c’est la profondeur de ces contractions. Elles sont quand même assez douloureuses pour que je doive suspendre ce que je suis en train de faire ou que je doive me suspendre (tout court ) à zhom pendant quelques secondes… Je m’installe assez vite en bas, sur mon petit ballon.
Je suis dubitative : ça pourrait ressembler à un début de travail et en même temps, ça n’a pas grand chose à voir avec les débuts de travail que j’ai eus jusqu’ici… Avec autant de temps entre les contractions, je crains un peu la fausse alerte… Okazou, je prends deux spasfon, si ce n’est pas le moment, autant être fixé, non ? Sauf que le spasfon ne change rien et une heure plus tard, la situation est strictement la même, pas plus, mais pas moins non plus…
16h36 Zhom, qui note toute les contractions et leur durée sur son téléphone, me dit que R est peut-être en consultation, mais que je devrais sans doute l’appeler pour lui signaler quand même ce qui se passe… Je ne suis pas très motivée, je me dis que je vais la déranger sans doute pour rien ! Il insiste et je finis par lui parler… Je lui décris les choses en lui disant que ce n’est pas (pas encore en tout cas) ça. On raccroche en se disant qu’on refait le point dans une heure…
E et A sont chez mes parents et ont l’habitude d’appeler chaque soir. Je me dis que si jamais ça devait s’intensifier, je ne pourrai peut-être pas leur parler ce soir. Du coup, j’appelle mes parents sur le portable, ils sont en ballade avec les loulous ! Je leur dis qu’on rappellera nous-mêmes plus tard si on le peut…
Zhom me propose un bain… Nous n’avons plus de baignoire depuis le déménagement, mais il a bricolé un semblant de fond de douche pour faire trempette, en fixant une plaque de plexi à petite la douche en bas pour que je puisse m’y baigner… Je ne suis pas super convaincue de l’étanchéïté du truc, donc je préfère attendre d’être sûre que je ne peux pas m’en passer…
Du coup, il en profite pour se prendre une douche lui, en haut…
Je reste sur mon ballon : vu le temps de récup’ entre les contractions, tout ça est très gérable.
Je décide de prendre aussi une douche après le zhom (et j’encaisse une contraction pendant que j’y suis, pendue à la cabine de douche), je me change et me remet sur mon ballon…
Il est l’heure de refaire le point avec R et je ne sais toujours pas quoi lui dire vu que rien ne semble évoluer ni dans un sens, ni dans l’autre… On rappelle quand même… Elle propose de passer m’examiner quand elle aura fini ses RDV, qu’on la rappelle si changement d’ici là… OK…
Je lui dis que je crains que tout ne s’arrête, et si ce n’est pas le moment, autant que ça soit le cas. Que zhom va me faire un massage pour voir si ça calme les choses et que je vais m’allonger un peu aussi…
18h00 Quitte à attendre de voir venir on s’installe pour un massage devant la télé…
Zhom allume un épisode de Castle (le 7x17 pour être exact LOL !) et sort l’huile d’arnica…
Je sais qu’on a mis l’enregistrement sur pause plusieurs fois pendant l’épisode, mais je ne me souviens plus pourquoi ? Je ne sais même plus si c’était le temps de laisser passer les contractions. Je ne sais pas à quelle heure on a fini cet épisode d’ailleurs du coup.
Le massage m’a fait du bien, les contractions se sont espacées jusqu’à 18 ou 20 minutes, mais n’ont pas totalement disparu. Je ne sais plus quoi en penser…
On rappelle mes parents vers 19h15 pour parler aux enfants. E est occupé, mais ma mère me passe A. Après avoir raccroché, je fonds en larmes !! Zhom se demande ce qui se passe. Je lui réponds, « tu te rends comptes, si jamais ça se précise, c’était peut-être la dernière fois qu’on lui parle avant qu’il ne soit grand frère ! » Ah les hormones de la grossesse !
Après l’épisode, zhom veut préparer à manger. Je n’ai pas faim, mais je lui dis que ça serait peut-être pas mal d’aller chercher du pain, si on a un creux plus tard, on en a plus…
Il s’inquiète de me laisser, mais je le rassure : si c’était pour maintenant, il serait déjà né hein !
Il part juste après une contraction, espérant être de retour pour la suivante. Raté ! Je gère la suivante seule sur mon ballon et m’étonne qu’elle soit de nouveau rapprochée de la précédente, comme avant le massage.
Il revient et se fait réchauffer de la pizza. Je finis par lui piquer une ou deux bouchées de sa pizza et quelques gorgées de sa bière (sans alcool)… Mais, je sature très vite…
Je viens de prendre 3 contractions dont la durée avoisine plus la minute que les 30 secondes, pas plus rapprochées, mais donc plus longues et aussi plus fortes…
Je lui demande de me faire couler son super bain, histoire de voir ce que ça donne…
Pendant qu’il fait couler le bain, je monte à l’ordi envoyer un message aux copines : j’ai des contractions, mais espacées, la sage-femme va passer vérifier car je ne sais pas trop quoi en penser…
20h15 Je m’installe dans mon fond de douche reconverti en baignoire de fortune… Zhom allume les lampions qu’il a installés pour l’occasion. Et étrangement, les choses commencent à se corser… Déjà les contractions se rapprochent à 4 ou 5 minutes…
Au bout de 3 ou 4, j’envoie zhom chercher le doppler pour vérifier que le bébé supporte bien ce nouveau rythme… Apparament tout est ok… Je me rassois dans mon bain…
Zhom envoie un texto à R pour lui dire le bain semble changer la donne… Elle lui répond qu’elle est en route.
Je n’avais pas envie de l’appeler trop tôt. J’avais presque envie qu’elle arrive comme la dernière fois au dernier moment, mais je suis incapable de me faire une idée de quand ça sera, ni même de si ça sera ce soir ou pas ! Je lâche prise : elle vient, on verra bien comment ça tourne !
20h50 R arrive (son arrivée est annoncée en fanfare par le chien des voisins, quand je dis qu’on a pas besoin de sonnette !). Elle vient me faire un coucou dans le bain (et constate que j’ai des contractions bien cognées). Elle me propose d’écouter le cœur, mais quand on lui dit qu’on vient de le faire, elle reporte ça à un peu plus tard. Elle commence ensuite à décharger ses affaires. Quand j’y pense, elle a tout déchargé sans avoir vérifié avant si c’était la bonne alerte ou pas !
Je me lève de la douche entre deux contractions, je veux qu’elle m’examine. Je n’ai pas eu le temps les autres fois, mais là j’aimerais savoir quand même où ce foutu col en est depuis tout ce temps.
Elle m’annonce, un 6-7 cm. Je lui réponds : « ça ne va pas s’arrêter alors ? C’est pour cette nuit ? » Elle me dit que passé 4-5 cm, ça ne s’arrête plus en général et que ce sera pour ce soir, d’ici deux heures environ…
Je lui dis que je suis soulagée d’entendre ça, car c’est déstabilisant pour moi que ça soit si long !
Elle éclate de rire et me dit que non, ce n’est pas long, que je suis juste en train de lui faire un accouchement normal ! Que c’étaient les autres qui n’étaient pas normaux !! Limite, je suis en train de faire un premier bébé après avoir fait les autres !!
Je retourne toute jouasse dans mon bain, et elle commence à sortir son matériel…
Zhom fait une photo une fois le tout déballé qu’il vient me montrer. C’est impressionnant tout le bordel qu’elle trimballe et cela a beau être notre troisième AAD, vu la rapidité des deux autres, on a jamais eu l’occasion de voir tout ça ! Il y en plein notre grande table de cuisine et plein sur la table basse de notre pièce principale !
R revient me voir une fois ou deux furtivement dans le bain, et m’accompagne quand je fais des sons sur les contractions. Elle repart sur la pointe des pieds et me laisse avec zhom, voyant qu’on gère plutôt bien… On allume la douchette chaude dans le bas du dos à chaque contraction, je fais des « o » et des « ou », par contre je n’ai que le robinet pour me suspendre, c’est pas top !
Elle revient quelques minutes entre deux contractions, on s’étonne encore ensemble du déroulement de cette naissance… Elle me dit que peut-être, j’aurai la surprise d’un changement de sexe… Qu’elle, en tout cas, a du mal à imaginer autre chose…
21h39 J’ai besoin d’aller faire pipi, du coup j’en profite pour sortir du bain. Destabilisée par ce rythme, je ne sais pas si c’est trop tôt ou pas pour sortir… J’essaye…
Je viens sur mon clic-clac déplié dans le salon (eh oui, toujours le même clic-clac)… Pour la première fois en 3 AAD, zhom a eu le temps d’allumer des bougies et de me mettre en fond sonore un CD des bruits de la nature… Je me souviens même lui avoir dit de me remettre les oiseaux parce que le ruisseau allait me donner envie de retourner aux toilettes un peu trop vite !
Spontanément je me mets à 4 pattes sur le lit, comme les autres fois… R me propose de m’enrouler sur mon ballon, le ventre dans le vide. Pourquoi pas. Elle me pose le ballon sur le lit…
Elle me masse le bas du dos pendant une contraction, puis me demande si je veux du chaud ! Oh, que oui alors ! Je lui dis que je crois que zhom a fait bouillir de l’eau (un peu cliché, je sais !) pour me faire des compresses chaudes… Elle me dit qu’elle a mieux : une espèce de sachet qu’elle passe au micro-ondes et m’applique sur le bas du dos ! En effet, c’est top et ça reste chaud plus longtemps…
Malgré ça, je n’ai pas l’impression que les choses avancent beaucoup…
J’ai même l’impression que les contractions s’espacent !!! R dit que je peux en profiter pour me reposer quelques minutes sur le côté. Je m’installe donc sur le côté, une jambe sur mon coussin d’allaitement, mais c’est pire ! Je ne peux pas gérer la douleur dans cette position et décide de retourner dans mon bain et d’en sortir quand ça sera vraiment le moment…
22h10 Je suis tellement mieux dans l’eau pour supporter la douleur qui monte en puissance…
Je sais que R n’a pas tellement envie que j’accouche dans l’eau parce que ce bac de douche est tout petit et qu’on peut à peine rentrer devant (ce n’est pas une vraie SDB)… Ca tombe bien, je n’ai pas envie non plus de rester là pour l’explusion, plus à cause de l’absence de chauffage et de la dureté du carrelage au fond de la douche, c’est pas non plus une piscine… Donc je guette quand même le moment de sortir « pour de vrai »…
22h33 Je ressors du bain et retourne me mettre à 4 pattes sur le clic-clac en appui sur le ballon…
R vérifie le cœur du bébé. Pas de souci… Zhom réchauffe le truc chauffant magique pour me le remettre en bas du dos… Il me recouvre d’une serviette car j’ai un peu froid. Après 3 ou 4 contractions, j’ai l’impression que rien n’avance et je dis que cette position n’a pas l’air de marcher pour ce bébé…
R me propose me mettre accroupie soutenue par zhom qui s’asseoit sur le ballon. Pourquoi pas, hein, je sens que j’ai besoin de me mettre autrement, je ne sais pas trop comment, mais j’en suis au stade où j’ai ma dose et il faut que ce bébé sorte, donc tout est bon pour servir la cause !
Zhom s’asseoit sur le ballon et me soutient sous les bras pendant que je m’accroupis devant…
Une première contraction, la poche des eaux se rompt. Ca me soulage, ça me rassure, je sais que la fin approche et puis d’un coup cette foutue poche n’appuie plus et ça aussi, c’est bon à prendre !
Une deuxième contraction, R me dit que si je veux je peux commencer à pousser. En une fraction de seconde, le film de cet accouchement repasse dans ma tête… Je le trouve interminable et je me dis que vu la tronche du travail, il faut que je mette le paquet pour pousser, sinon on va encore être là des heures et je ne le supporterai pas ! Donc je mets toutes mes forces dans cette poussée et … tout sort sur la même contraction. … Le bébé jaillit de moi dans son liquide et R l’attrape aussitôt pour me le donner : il est 22h51.
22h51 Zhom fond en larmes, le bébé se met à hurler aussitôt… Il faut dire que ça a dû être très violent pour lui comme entrée dans le monde, je m’en veux d’ailleurs mais je n’aurais vraiment pas pensé qu’il sortirait en une seule contraction même en mettant le paquet… Il faut dire, que pour la première fois, il n’y avait pas de circulaire.
Je m’asseois adossée au ballon et je serre mon bébé dans les bras en tentant de le rassurer. R me passe une serviette… On fait connaissance, mais le bébé met plusieurs minutes à se calmer…
On finit par se demander si l’un d’entre nous a vu si c’était une fille ou un garçon… Mais tout a été tellement vite, qu’il nous faut ouvrir la serviette… Pas de zizi ! Une fille ! PUNAISE !! Une fille !!!
On a eu beau se dire que cette grossesse était différente à bien des égards jusqu’à l’accouchement lui-même, je crois qu’il me faudra encore quelques semaines avant de ne plus m’attendre à voir un zizi en ouvrant la couche !
Le cordon bat encore, je l’ai même senti, c’est impressionnant.
Quelques minutes plus tard, lorsqu’il s’arrête de battre, zhom le coupe.
La puce s’est un peu calmée mais ne fait pas mine de vouloir téter… Et moi j’ai pas envie d’attendre qu’elle se décide à le faire avant d’expluser ce foutu placenta… Je dis à R que ça contracte… Elle approche sa bassine et me fait avancer au bord du lit : le placenta sort même pas 15 minutes après la puce en une seule contraction lui aussi ! La délivrance la plus rapide de ma vie ! Encore un truc différent ! Moi dont les placentas se faisaient jusqu’ici désirer à la limite des précautions d’usage, voire plus !
J’entends R me dire : « Je vais te donner 5 unités de synto. »
Je panique : le placenta ne serait-il pas complet ?
« Si, si, mais tout est sorti tellement vite, tu as perdu beaucoup de sang. Il faut que ton utérus contracte pour finir d’expluser les caillots et je préfère qu’il le fasse tant que je suis là… »
Vu la vitesse de l’explusion, il a aussi fallu me recoudre un peu, heureusement juste en surface…
La puce a été pesée : 4,050 kg à 9 jours du terme… Un bon gabarit elle aussi, comme les frangins !
Elle a pris une première micro tétée environ 30 minutes après la naissance, mais n’a pas sérieusement tété avant le lendemain après-midi. Elle a en revanche craché beaucoup de glaires… Elle avait le hoquet pendant le travail, peut-être a-t-elle bu la tasse à ce moment là ou au moment de l’explusion ?
23h30 On appelle très vite mes parents (un peu tard mais bon) pour leur dire de ramener les petits dès le lendemain… On ne donne pas de détails : le bébé est là. On ne révèle pas le sexe, vu qu’on souhaite qu’A ouvre la couche pour le découvrir. C’est devenu une tradition chez nous : à chaque naissance, celui qui devient grand frère ouvre la couche du nouveau-né pour découvrir si c’est un frère ou une soeur… Puis, je me pose pour un long moment avec la poulette pendant que zhom et R s’affairent à tout ranger…
Au bout de deux heures, on boit un rooibos, je mange quelques dattes et je me lève pour aller aux toilettes et prendre une douche sous la surveillance de R. Zhom en profite pour refaire le lit, et je m’y installe avec une poulette en couche et body (je sais que c’est zhom qui l’a habillée, mais je serai incapable de dire quand)…
On envoie un message aux USA (I est chez son correspondant, avec le décallage horaire, ils ne sont pas encore couchés) dans lequel on propose de faire une webcam rapide avec I pour cause de naissance…
R s’apprête à partir, zhom l’aide à recharger sa voiture. Juste au moment où I rappelle en webcam : il sera le premier à « voir » le bébé et à savoir que c’est une fille, juste 3 heures après sa naissance… Il est ému… Il le sera sans doute encore plus mardi quand il la découvrira en vrai…
2h00 (jeudi 23) Désormais seuls dans la nuit, on admire notre puce, on discute… On ne lui a pas encore donné son prénom… R nous l’a demandé, mais j’ai été incapable de répondre. Incapable de donner ce prénom qu’on attend pourtant de donner depuis des années… Beaucoup d’angoisses remontent à ce moment là… Je dis à zhom que je veux juste dormir, assimiler qu’on a une puce et qu’on verra demain matin…
5h50 La nuit a été bien courte, c’est le moins qu’on puisse dire ! Mais je me sens mieux… On change la puce, elle recrache des glaires et ne veut toujours pas téter. Je la serre contre moi et lui donne enfin son prénom, le seul possible de toute façon…
Bienvenue petite S dans notre famille !
Il ne nous reste plus qu’à attendre tes frères pour qu’eux aussi puissent faire ta connaissance et t’accueillir dans la famille…
Epilogue- Spoiler:
Voici le récit de ta naissance, ma puce, si différente de celle de tes frères…
Rien, absolument rien, durant cette conception, cette grossesse et cet accouchement ne s’est passé de manière similaire, même si tu as vu le jour (ou plutôt la nuit !) sur le même clic-clac que E et A…
Cela m’a déstabilisée jusqu’à par moments ébranler mes convictions, mais cela m’a aussi enrichie :
tout est possible dans la vie finalement, si l’on s’ouvre à la différence !