J'ai rencontré l'homme de ma vie Christophe en 2000 (petit message au maman solo, rien n'est jamais perdu). En 2003, nous decidons de faire un bébé (soyons fou) j'ai 38 ans lui 39. Pour des raisons d'organisation (ma grande fille est étudiante sur la RP et je dois donc encore garder mon appart.), je suis encore à moitié sur la RP, mon homme habite dans le nord (il est en garde alterné pour la garde de son fils et ne peut quitter la région), je connais l'A1 et le TGV paris-lille par coeur et je vis entre deux régions.
J'envisage d'accoucher à l'hopital Esquirol à saint maurice (94) ou je suis moi-même née d'ailleurs. Mais ca ne m'enchante pas, j'ai plusieurs exigences, je ne veux pas de péridurale, je ne veux pas d'episiotomie et surtout je veux qu'on me fiche la paix à mon bébé et à moi.
Pour la péridurale je me suis fais mon opinion grâce aux naissances des mes neveux et nièces (11 en tout) la plupart nés sous péridurale et la grande majorité sortis aux forceps (je suis moi-même, un "bébé forceps" et je suis persuadé que c'est pas sans conséquence, d'ailleurs sur mon carnet de santé il est marqué "extraction d'une fille vivante" je ne suis pas née j'ai été extraite, ca dit tout. En cas de complications ok mais je trouve qu'on rajoute une souffrance au bébé, c'était pitié de voir mes neveux/nièces avec des cocards sur la figure), il est donc clair que les mamans n'ont pas été au "commande" de leur accouchement donc pour moi c'est niet. De plus à travers mes lectures je suis plus que méfiante sur l'innocuité des produits sur le bébé.
Je me rend à l'évidence, en RP, peu de chance que mes choix soient respectés. Je me tourne vers les hopitaux du nord. Pour la plupart ils sont comme la rp, des usines à naissance. Et puis, au hasard, de mes recherches sur le web je tombe sur la clinique Saint Jean de Roubaix, qui a un label inconnu pour moi "Hôpitaux amis des bébés", label créé par l'unicef, (99 % hopitaux labelisés en Suède, 5 en France, tout est dit) voir ce lien qui expliques tout http://fr.ekopedia.org/Hopitaux_amis_des_b%C3%A9b%C3%A9s .
Voici un témoignage du directeur de la clinique pour savoir comment ils ont eu le label : http://www.quellenaissancedemain.info/images/stories/label_hab/hab.pdf
Il y a tout ce que je recherche :
- respect du choix de la mère, pas de rasage, pas d'épisio,pas de monitoring abusif, pas de péri (j'ai fait notifiée tout ça dans mon dossier) etc. Chambre de naissance , piscine si la maman veut accoucher dans l'eau (hélas en réparation à cette époque )
- respect du bébé, pas de lavage ni de tuyautage à la naissance, peau à peau dès le départ.
- soutien et encouragement pour l'allaitement.
- possibilité pour le père ou une personne de son choix de dormir dans la chambre durant le séjour. j'en passe et des meilleurs Le rêve quoi.
Moi voilà donc inscrite à la clinique saint Jean au 6e mois de ma grossesse. Je fais connaissance de ma sage-femme mme chauvière, femme dynamique et pro-allaitement en diable et de mon obstétricien qui me fera une petite pique sur ma volonté de ne pas avoir de péridurale : "vous dites ca maintenant mais quand vous y serez ...." (tu parles charles), non merci je veux pas.
Le 3 mars à 3 heures du matin, je sens que les contractions, qui ont commencés dans la soirée, sont de plus en plus fréquentes tout les 10 mn. Mon chéri et moi, on va à la clinique pas un chat dans les rues, on arrive à la clinique. La sage-femme de permanence (hélas ce ne sera pas mme Chauvière qui m'accouchera) vérifie ou en est le travail, petit monitoring de contrôle, le travail à bien commencé d'ailleurs je commence à perdre les eaux sur la table d'examen.
On nous installe dans la chambre "spécial attente", il s'agit d'une vaste chambre avec un grand lit double réglable à volonté (le papa peut s'allonger avec la maman) il y a un gros ballon, un grand coussin boudin, de quoi écouter de la musique, la télé et une grande douche. Sur les murs des posters avec les positions pour soulager les contractions.
Et c'est parti mon kiki, pendant deux heures les contractions vont se faire de plus en plus violentes, à chaque contraction mon bébé appuie très fort sur ma colonne verterbrale c'est très douloureux. J'essaie toute les positions possibles et imaginables, même le ballon m'est insupportable. La seule position qui me soulage c'est de rester debout, et lorsqu'une contraction arrive me mettre sur la pointe des pieds (va comprendre charles) . Je fais les 100 pas, je prends une douche, la chaleur me soulage un peu le dos ca fait du bien. La sage-femme vient de temps en temps surveiller ou j'en suis, mais nous fiches une paix royale, Mon homme me soutient, à chaque contraction on se tient face à face, il me tient les mains, j'ai l'impression que je "transfert" mes douleurs vers lui . A chaque contraction au delà de la douleur, je visualise mon bébé qui descends et j'essaie de "m'ouvrir" (je sais pas comment expliquer), je lui dis "va y descend, descend" .Je gémis. P.... que ca fait mal, rien à voir avec les contractions de ma première grossesse. A noter, j'ai arrêter de fumer à mes 30 ans donc mon bb à un poid normal.
A un moment, je ne contrôle plus rien, faut que bébé sorte, faut que je pousse et c'est tout !!!! c'est ce que je dis à Christophe qui appelle la sage-femme. Je traverse le couloir en marchant comme je peux. La ce trouve la salle d'accouchement, classique, la table est très relevée je suis semi-assise, on m'installe pieds dans les etriers, tout le monde est cool, en fond il y a de la musique (carla bruni je me souviens). En quelques cris et poussées intenses mon bébé est là, c'est une petite fille (on voulait pas savoir le sexe). On la pose sur mon ventre, je me souviens de poser ma main sur son dos et ses petites fesses. Je lui dis "bienvenue petite fille", elle s'appelle Hannah, je n'arrête pas de dire ça alors une petite fille, ça alors une petite fille, j'en reviens pas !!! Il est 6 heures du matin le 0/303/03. L'obstétricien (mister péridurale) arrive après la guerre, j'ai une petite déchirure,il la recoud, je ne garde aucun souvenir de cette déchirure rien à voir avec l'épisio de la premirèe fois. Mon accouchement aura duré en tout et pour tout 3 heures.
Papa, bébé et moi on reste là longtemps à ce regarder tout les trois très émus (tout le personnel est sorti). Une infirmière reviens pour mettre une petite table à mes côté pour que son papa puisse l'habiller. Hannah a les yeux grands ouverts deux grandes billes marrons, qui semble dire kitétoi ?ca nous marquera. J'essaie de la mettre au sein, mais elle n'y arrive pas trop. Vers 7 heures on me monte vers ma chambre, bebé au coeur des couvertures contre moi. Je dejeune, en fin de matinée, Hannah est lavée et le pédiatre Mr Chauvière (mari de La sage-femme) vient l'ausculter, tout va très bien, elle pèse 3K550.
La semaine qui suivra sera très éprouvante, Hannah a du mal à tétée et pleurs beaucoup. Heureusement la politique de la clinique soutenant l'allaitement est top, tout le monde à le soucis de l'allaitement et m'aide. Mais pendant une semaine je n'ai pas dormi du tout (mon homme non plus qui dormait avec nous, ni ma fille aînée qui prendra le relais les trois derniers jours dans le lit d'appoint). Je ne savais pas que les hormones soutenaient autant, je tiens le choc malgré l'absence de sommeil. enfin l'allaitement réussira, merci Mme chauvière super sage-femme et ce sera parti pour plus de trois ans d'allaitement (grâce au réunion LLL aussi).
Voilà vous savez tout !!! En tout cas, si vous avez un hôpital amis des bébés dans votre région, n'hésitez-pas et allez y. Parlez de ce label autour de vous pour faire avancer le smilblik en France et que tous les hôpitaux deviennent des amis des bébés.
Mes deux nanas - Miss yeux ouverts - Mes nanas et enfin, ma grande sur le lit d'appoint de la chambre (eh oui on fait de l'ordi meme à la maternité
)