Comment soutenir une amie qui va avorter...

... alors qu'on aurait voulu qu'elle le garde ?

Je ne sais pas trop quoi lui dire, je me retrouve plantée là à ne pas savoir que faire.

Des idées ?

Perso j'y suis passée !!! Pas grand chose à faire à part lui prêter ton épaule pour pleurer... C'est tout ce qui m'a aidé. Etre là pour l'écouter, je crois que des fois faut pas chercher à parler juste ta présence et te savoir à côté d'elle se sera déjà énorme!

des vieux démons refont surface

Moi je passe beaucoup par les métaphores et les textes écrits par d'autres pour passer mes messages.
Elle a d'autres enfants ?

"Maudite prière" de Linda Lemay

Mon Dieu, j'suis dans la merde
J'ai besoin d'vous tout de suite
Pourriez vous me faire perdre
Le bébé qui m'habite
Ce serait un quatrième
J'ai déjà trois enfants
Si lui se rend à terme
J'm'en prédis pas autant
J'suis même pas libérée
D'mon état dépressif
Qu'on s'mêle de m'annoncer
Qu'le test est positif
Je porte un p'tit enfant
Je devrais me réjouir
Mais c'est un accident
Dans lequel j'pourrais mourir
Si j'fais ce que j'vais faire
C'est à dire le garder
L'aimer comme ses frères
A moins que vous m'aidiez
J'veux pas lui faire de mal
J'ose pas téléphoner
A ces cliniques spéciales
A ces messieurs gantés
Ils feraient du bon boulot
Je suis trop poule-mouillée
Mais fait par vous là-haut
Je saurais l'apprécier
Mais comment s'y prennent-elles
Pour être épanouies
Ces mères de douze qui
Remplissent les maternelles
Je sais pas où elles puisent
Leur foutue énergie
Pendant que je m'épuise
A surveiller les petits
Ai-je une saleté dans l'âme
Pourquoi vous ferais-je de l'oeil
Pour que vous portiez le blâme
Et que je porte le deuil
De cet enfant qui s'bat
Pour joindre la famille
Mais qui n'soupçonnait pas
Qu'le nid soit si fragile
Y'a pas de choix possible
Pour mon pauvre foetus
C'est déjà difficile
Ca ne peut que l'être plus
Fallait-il que je taise
Ma cruelle requête
Votre silence pèse
Au dessus de ma tête
Si vous n'répondez pas
Et que les mois s'égrènent
Et que je donne bas
Et qu'il s'en sort indemne
Quand j'l'aurai dans mes bras
Crevée, mais toute émue
Surprise de le voir là
Et d'avoir survécu
Même si j'étais capable
De devenir sa mère
Je serais toujours coupable
De cette maudite prière
J'pourrais pas le rendre heureux
Ni lui ni les trois autres
Pardonnez-moi mon Dieu
J'suis pas un bon apôtre
Si c'est un cadeau du ciel
Alors je vous le rends
C'est pas une bonne nouvelle
C'est pas le bon moment...

Ouah... il est beau ce texte.... :'(

Mais ne s'applique pas. Elle n'a pas d'enfant, et a déjà avorté ya quelques années. Ce qui risque de rendre cette fois encore plus difficile...

Ya un moment où elle était toute heureuse d'estre enceinte (et moi avec), mais la raison a repris le dessus. C'est clair que c'est pas le moment, pas la bonne situation, etc... mais bon, moi ça ne m'a pas suffi comme raisons, du coup à elle j'arrive pas à lui dire qu'elle fait le bon choix :/

mati a écrit:

Perso j'y suis passée !!! Pas grand chose à faire à part lui prêter ton épaule pour pleurer...

Chuis pas douée pour ça, j'ai une bulle impossible à crever, hormis par mon amoureux ou mon enfant.
Et je suis mesme pas à costé d'elle, puisqu'on n'habite pas la mesme région. Du coup elle est toute seule, avec tous les soucis qu'elle a depuis des années, j'ai peur que ça lui porte vraiment un gros gros coup.

je te rappelle la citation de ma grand-maman : "quand le bon dieu te donne un enfant, il fait pousser un chou"




(non, catherine, ça ne veut pas dire qu'elle croyait que les enfant naissaient dans les choux, elle en a eu six dont trois filles... )

http://www.femmes-ivg.org/index.php?2005/06/17/27-aider-les-femmes

aïe, aïe, aïe dur tout ça... Plein de courage à elle

J'ai pas compris la citation

Pourtant je la connais.

Sinon, bah elle sait tout ce qui est faisable, puisque c'était principalement auprès d'elle que j'étais quand j'étais enceinte, que c'est elle qui m'héberge quand je descends voir le père de Maël, etc... mais quand on pense que c'est pas le bon moment

un chou pour le nourrir

Aka, si elle est loin de toi, l'appeler, et même si tu n'es pas "d'accord" (as-t'on le droit d'être d'accord ou pas avec une femme dans cette situation?)
lui dire que tu es là. Ca fait déjà beaucoup.

Est-ce qu'elle te demande si c'est le bon choix ou est-ce que c'est toi qui a l'impression que c'est ce que tu devrais lui dire pour la soutenir?

Je pense que tu devrais pouvoir effectivement la soutenir autrement en acceptant son choix et les conséquences qu'il a même si ça n'aurait pas été le tien.

Si elle ne te demande pas si c'est le bon choix, tu n'as aucune raison de le lui dire et si elle te demande et bien, à mon avis tu ne peux que lui dire la réalité c'est à dire que ça ne serait pas ton choix mais que ça peut être le sien et que ça ne change rien à tes sentiments pour elle.

On peut aimer quelqu'un pour ce qu'il est même si on n'aime pas tout ce qu'il fait...

Ha nan mais en aucun cas je ne me permettrai de lui dire qu'elle ne fait pas le bon choix hein J'ai juste peur que ça la mette encore plus mal, surtout après l'avoir vue heureuse de cette grossesse, ne serait-ce qu'une journée, alors qu'elle avait toujours été très claire avec ça : JAMAIS D'ENFANT.

D'autant plus qu'elle m'héberge régulièrement avec mon p'tit loup, ce qui peut lui rendre ce (futur) souvenir encore plus difficile.

J'ai été dans la cas, la copine était aussi super contente au départ puis ce n'était pas le moment non plus, ça a fait resurgir plein de choses par rapport à sa mère, bref c'était trop dur à gérer pour elle et elle a fini par prendre la décision d'arrêter la grossesse. Ca l'a beaucoup apaisée de prendre cette décision parce qu'elle faisait des crises d'angoisse, et son impression a posteriori c'est que cet enfant est venu pour lui montrer un chemin, qu'elle avait quelques semaines à passer avec cet enfant pour comprendre des choses sur sa vie, et elle est reconnaissante à ce petit être d'avoir partagé ce temps avec elle...
C'est sûr que c'est dur, moi aussi j'avais très envie qu'elle le garde, mais j'ai vraiment essayé de lui parler honnêtement et en restant objective, en lui disant ce que je pensais tout en disant que c'était elle qui vivrait avec son choix... Bref j'ai essayé de dépatouiller le pour et le contre avec elle et je pense que simplement de pouvoir parler en confiance avec quelqu'un ça l'a aidée à y voir plus clair et faire son chemin. Quand je l'ai revue après je l'ai trouvée très sereine.

Et bien moi j'etais dans la même situation que toi aussi AKA étant donné que j'ai dù soutenir une amie alors qu'elle allait avorté.
J'avais pourtant essayé de la faire reflechir on a parlé et lorsque j'ai vu que mes arguments ni faisait rien et bien je l'ai soutenu comme je pouvais.
Je l'ai accompagné à l'hosto et été la chercher (son homme travailait et il ne pouvait pas l'accompagner)mais c'est sur que moi non plus à part avec mon cheri et ma fille je peux pas trop exterioriser mes sentiments donc c'est tout ce que j'ai pu faire et en plus pour ne pas qu'elle soit seule le soir et bien elle a mangé à la maison.
Mais toi ce que tu peux faire dejà c'est peu etre si tu peux c'est d'aller la voir ou de lui telephoner le plus souvent possible je pense que cela l'aidera un max.

Akamiaou a écrit:

alors qu'elle avait toujours été très claire avec ça : JAMAIS D'ENFANT.

le fait qu'elle soit enceinte prouve qu'elle a quand même un désir inavoué d'être mère...
une femme n'est jamais enceinte lors d'un rapport consentant sans le vouloir, même inconsciemment.

la soutenir, c'est aussi l'aider peut-être à supporter cette épreuve dans cette contradiction

Merci à vous J'vais essayer de faire de mon mieux.

Je me suis aussi retrouvée dans la situation de soutenir une amie qui voulait avorter.

Nous avons surtout beaucoup parlé. Pour moi, c'était important qu'elle prenne tout le recul possible, qu'elle sache vraiment pourquoi elle choisissait de ne pas le garder. Une fois sa décision prise, je l'ai soutenue avant et après (elle a voulu y aller seule).

J'avais surtout peur qu'elle regrette ensuite, mais c'est sa décision. Une amie n'est pas là pour juger, mais pour soutenir et la décision d'avorter ne doit pas être facile à prendre, bien au contraire.

J'espère pour ton amie que ça va aller.

C'est dur de répondre à ça...

Même si tu n'es pas d'accord avec son choix, elle aura besoin de toi. Peut-être que tu pourrais l'accompagner le jour J ? Ou l'inviter quelque temps chez toi ?

je sais pas quoi dire de plus...

je n'avais pas osé le dire, mais bon... la seule fois où j'ai dû soutenir une amie qui voulait avorter, je l'ai convaincue de ne pas le faire et c'est une maman très heureuse

c'est le post de bouda qui me donne l'énergie de vous parler de ça : cette contradiction entre le côté "raisonnable" du refus de grossesse, pas le moment, pas de thunes, pas de papa, pas de boulot, pas de famille... et le côté "animal" de l'acceptation d'un rôle dans le grand cycle de la vie, et l'amour qu'on refuse de reconnaître, qu'on étouffe complètement, mais qui pousse en même temps que cet embryon dont on cherche à nier l'existence...

si jamais elle persiste dans sa décision, elle aura évidemment besoin de soutien, parce que même si le choix est pensé, pesé ; c'est dur de refuser l'amour d'un enfant il lui faudra tout celui de ses amis pour se reconstruire.

C'est vrai que dans le cas ou une femme change d'avis pour garder et aimer son bébé, c'est merveilleux... mais si elle s'était posée la question de l'avortement, elle aura aussi besoin de soutien.

C'est vrai que ça doit être terrible de vouloir la mort de son enfant à naître et que si en plus on n'est pas entourée, ça relève du défi impossible (une pensée affectueuse à celles qui sont passée par là et qui lisent ceci).

Dans tous les cas, les amis c'est fait pour soutenir l'autre dans le non-jugement... mais rien n'empêche de bien discuter pour voir si l'avortement est vraiment la seule solution envisageable.

nathalie a écrit:

C'est vrai que ça doit être terrible de vouloir la mort de son enfant à naître

un déchirement, oui. Pour celles qui accompagnent une femme dans cette situation, l'accompagnement ne se limite pas à quelques semaines. Une femme peut en souffrir des années... et savoir garder sa place est très important.

Pour ma propre expérience, je crois que le regard d'une amie (ex-amie) m'avait énormément blessée quand elle m'avait dit qu'il fallait que je me remue (j'avais refusé d'aller rendre visite à une jeune accouchée) un an après mon avortement. Ma mère aussi m'a fait du mal quand elle m'a jugé en disant "moi, je ne joue pas avec la vie"...

un avortement est la perte d'un bébé, pas de quelques cellules.

Merci pour les autres avis aussi, justement, je me pose cette question, d'autant plus que je suis sur un forum de mères célibataires et que la plupart avaient envisagé (ou été poussées) l'avortement avant de décider de garder leur enfant, et qu'aucune ne le regrette, évidemment.

Autant la première fois qu'elle a avorté, son choix me semblait clair, autant là j'ai senti une vraie possibilité, d'où mon hésitation...
Enfin bon, je vais l'appeler ce soir, déjà si ça peut lui faire du bien de papoter (je crois pas que quelqu'un d'autre soit au courant mis à part le "géntieur")...