Dire les choses aux enfants ou non ?

Bonjour à toutes,

Hier j'ai eu mon père au téléphone qui se disait choqué des choses qu'on disait aux enfants.
En effet, notre chien est mort il y a 2 mois (déjà!!!) maintenant. On a donc expliqué ce qu'était la mort aux enfants.
Nous avons aussi expliqué la situation dans laquelle nous nous trouvons en ce moment. Pour nous c'est très important.
Mais les personnes de notre entourage nous affirment toutes qu'il faut cacher ce genre de chose aux enfants. Nous ne sommes pas d'accord.

Mon homme et moi on nous a toujours tout caché étant enfant.
Surtout moi en fait. Lui ils expliquaient dans les grandes lignes quand même mais ne rentraient pas dans les détails. Il a moins l'impression d'avoir été trompé que moi.
Par exemple, mes grand-parents sont morts lorsque j'avais 7 ans. Je ne le savais pas. Je demandais à les voir, on me disait qu'ils n'étaient pas là. C'est tout.
Mon oncle s'est suicidé la même année. On m'a juste dit qu'il avait déménagé...

J'ai découvert la mort vers 11ans. La vérité sur ma famille vers 13 ans. Du coup j'ai développé 1/ un sentiment d'avoir été trompée toute mon enfance, 2/ une fascination pour la mort pas très saine.

Je donnais l'exemple de la mort mais je parle de tous les sujets "d'adultes" en fait.


Je pense que les enfants sentent le stress des parents et que c'est important de mettre les choses à plat. De leur dire le pourquoi du comment. Quand ils nous demandent pourquoi on leur donne toujours une réponse. Pour nous ça va de soi mais comme je disais, pas pour les autres... Mon père m'a même dit hier : "tu fais vraiment n'importe quoi avec tes enfants"

Vous en pensez quoi vous ?

j'y mets un point d'honneur aussi à leur donner les moyens de comprendre les situations, avec autant que possible des explications complètes mais accessible, et surtout de façon à bien leur dire que ce n'est pas leur responsabilité/leur fardeau/etc, mais que évidemment leur peine/colère/peur sera reçue autant qu'ils en auront besoin

Je trouve horrible de cacher des choses à un enfant comme ça a été fait pour toi Mamstella.
Comment peut-on croire qu'un enfant ne se rende pas compte que quelque chose ne va pas et je suis persuadée que si on ne lui explique pas, il se sentira responsable de ce mal être.

ça ne me choque pas du tout que tu leur parles de tout ce que vous traversez, ils sont évidemment concernés!

Je trouve très important même d'être honnête avec ma fille, bon pour l'instant elle est encore très petite mais quand même. Elle le ressent vraiment quand nous on est un peu énervé l'un avec l'autre, on lui explique que ça arrive et que ce n'est pas sa faute et blabla et ça la calme vraiment! on lui a expliqué le déménagement etc
Mamstella je trouve ça très triste aussi ce qu'ils ont caché pour toi étant enfant.

C'est clair, attends, les enfants sont de vraies éponges à sentiments. Ils le savent, quand tu vas pas bien et si tu refuses de leur dire pourquoi, comme l'ont dit les autres, au mieux ils comprendront pas ce qui se passe et se sentiront mal, au pire penseront qu'ils ont fait qqchose et se sentiront encore plus mal, surtout qu'ils n'auront aucune idée de ce qu'était leur "faute"
C'est pas exactement la même chose mais c'est dans le même ordre d'idée, si je suis énervée à cause de quoi que ce soit et que je suis particulièrement sévère avec mes élèves, je le leur dis et je m'excuse, que ce soit avant, si je m'en rends compte, ou après, dès que je me suis calmée et que je réalise ce qui s'est passé. On est pas des super-héros et, oui, ça nous arrive de nous défouler sur nos enfants mais le principal c'est de s'en rendre compte et de leur en parler, non ? (bon, ok,l'idéal ce serait que ça n'arrive pas...)

Mamstella a écrit:

Par exemple, mes grand-parents sont morts lorsque j'avais 7 ans. Je ne le savais pas. Je demandais à les voir, on me disait qu'ils n'étaient pas là. C'est tout.
Mon oncle s'est suicidé la même année. On m'a juste dit qu'il avait déménagé...

Je suis désolée Mamstella, j'espère que je ne vais pas te choquer, mais pour moi, c'est horrible de mentir comme ça à son enfant! Je crois que tes parents ont eu vraiment tort d'agir comme ça et je crois que tu as tout à fait raison de leur parler franchement de tout cela. Je crois aussi que ce qui fait peur, c'est de ne pas savoir, c'est de savoir qu'on te cache quelque chose mais ne pas savoir quoi: dans ce cas, l'enfant peut tout imaginer, même le pire de l'horreur!

Bref, je n'imagine même pas agir autrement que tu ne le fais. Il faut simplement viser à ne pas trop rentrer dans certains détails, en fonction de leur age et de ce qu'ils sont capables de percevoir (genre quand j'avais des problèmes de couple, on lui disait qu'on avait des soucis de couples, mais on rentrait pas dans les détails...).

Je suis d'accord avec tout ce qui a été dit. Personnellement je met un point d'honneur à ne jamais mentir ou cacher de choses à mon fils. Même sur des détails futiles. Je n supporte pas qu'on réponde à mon fils une c...nnerie de manière à évincer sa question (même sur des sujet sans importance encore une fois). Quand il me pose une question j'y répond simplement quel que soit le sujet et si je sais pas répondre je le lui dit.

En ce qui concerne la mort, il est claire que ton histoire est très triste. Quand aux remarques de ton père, no comment. Ce n'est pas facile de gérer ce genre de remarque face à ses géniteurs, qui en plus d'être nos parents (relations affectives très particulières) concernent des sujets qui nous ont fait souffrir et qu'on ne veut justement pas reproduire sur nos enfants.

Je crois que je l'ai déjà dit dans un autre post, mais mon fils a assisté dans les moindres détail à un enterrement (celui de mon grand père) vers l'age de 2.5 ans (funérarium, mise en bière, cérémonie, mise en terre). Tout c'est fait très naturellement et je ne regrette en rien de l'avoir fait. Ça fait partie des choses de la vie.

Je trouve aussi très important de verbaliser les choses, pour diminuer les angoisses, nos enfants étant des éponges à sentiments.

Après, bien sur, il y a une façon de le faire, on ne dit pas "papa perd son travail, on ne va plus avoir de maison, et bientôt plus d'argent du tout", mais plutôt "papa perd son travail, nous sommes inquiets, mais fais nous confiance, on va trouver autre chose, et on trouvera une autre maison en même temps".


Verbaliser, oui, mais en restant positif, histoire de ne pas rajouter de l'angoisse.
Ce que tu fais depuis plusieurs jours, il me semble

Pour la mort, il faut parler également, mais sans se "louper".
Pour mon papa, nous avons expliqué à Moineau que papie était très malade, qu'on ne savait pas si on pourrait le soigner, mais qu'on allait tout simplement l'aimer encore plus fort tous les jours...nous savions que le temps était compté.
Le jour du décès, on a dit les choses, expliqué, pleuré ensemble. Mais j'ai refusé de l'amener le jour des obsèques, car je trouve terrible le moment où la terre se referme sur celui qu'on aime...par contre, maintenant, elle m'accompagne au cimetière voir Papie..

Avant, on élevait beaucoup les enfants dans le non dit, et on voit le résultat...nous ne reproduisons pas ces erreurs là, et il faut s'en féliciter !

alors moi j'ai eu plutôt de la chance car on en m'a pas caché grand chose, les choses importantes je les ai connues de suite... et je fais pareil avec mes enfants!

l'autre jour quand j'ai pleuré à cause de tao june était là et elle m'a posé des questions auxquelles j'ai répondu sincérement et visiblement ça ne l'a pas trop perturbée... mais 2 jours aprés au supermarché alors qu'elle voyait une petite pleurer elle m'a redemandé pourquoi j'avais pleuré moi aussi !

bref ça me semble indispensable si on veut preserver la confiance qu'ont nos enfants en nous...

Oui voilà, l'essentiel est d'employer des mots qu'ils comprennent, de rester positif et surtout de bien dire que nous serons là pour les soutenir.

Tout à l'heure ils étaient très ennervés. J'ai donc proposé une séance massage et respiration. Nous avons encore parlé. Tout le monde est zen là ça fait du bien



Je vous aime les filles

C'est souvent que beaucoup d'adultes sont terrifiés par la mort et la dire à un enfant c'est dire les choses en face, avec les vrais questions que posent les enfants, pourquoi, ou vont les morts, c'est quoi la mort etc.... des questions que bien des adultes fuient à toutes jambes parce que ça les angoissent trop eux memes.

La grand-mère d'Hannah est morte quand hannah avait trois ans, elle a vécu les évènements avec nous, elle a dit au revoir à sa grand-mère, lui a fait un dessin que nous avons mis dans le cercueil, évidemment il faut s'adapter à l'age de l'enfant ce qu'il est capable de comprendre ou pas. Sa grand-mère a été incinérée et pour l'instant, deux ans après, hannah commence seulement à se poser des questions de ce que devient le corps et j'ai peur que le feu l'impressionne trop encore, donc pour l'instant nous commençons juste à évoquer que tout devient poussière (pour l'instant on discute que des fruits, on disant que ça se passe comme ça pour tout le monde). On parle souvent de manette (c'était son petit nom ça veut maman huguette), on pleure des fois mais aussi on raconte des histoires sur sa vie, des anecdotes d'enfance de son papa dont hannah est très friande, elle n'est plus physiquement avec nous mais toujours très vivante dans notre coeur et nos pensées.
hannah s'interroge ou s'inquiète parfois de nos morts futurs mais on la rassure en disant que oui ca arrivera mais que c'est dans très longtemps (j'espère ).

En plus christophe fait de la généalogie alors on parles souvent des ancêtres ont regarde les photos, elles est très curieuse de tout ça et je penses fier d'avoir eu autant de grand-grand-grand mères.

POur finir, j'ajouterai que moi je n'ai pas pu dire au revoir à ma mamie chérie qui est morte chez nous, evidemment on a su qu'elle était morte mais ont pas pu la voir elle était pourtant morte tranquille dans son lit, et j'avais déjà 15 ans mais mes parents nous ont envoyé mes frères et moi dans l'autre partie de la famille, et encore aujourd'hui je suis triste de n'avoir pu lui dire au revoir . Du coup après j'avais très peur de voir un mort, c'est mon grand-père que j'ai vu le premier et j'avais presque trente ans et puis après manette mais là j'étais vraiment au coeur de l'action, puis que c'était la maman de mon compagnon, je suis passée dans la cour des grands.