Ca faisait déjà quelques jours que j'attendais avec impatience l'arrivée de mon petit d'homme. Ma dpa était prévue le 10 novembre, mais j'étais persuadée qu'il arriverai avant, vers le 6. C'est donc à 2h15 du matin, le 7 deux heures à peine après m'être couchée qu'un liquide chaud me réveille... ou m'inonde, c'est plus juste. quel étrange sensation!
Et je me dis ça y est.
Je réveille mon mari, Fabrice, et file sous la douche.
Nous arrivons à 3h30 à la maternité, en inondant l'accueil de l'hopital et l'ascensceur... Qu'il est lent cet ascenseur quand on a de grosses fuites! Je n'ai toujours pas de contraction. Une heure après, la sage femme arrive, et m'installe le monitoring, et me laisse je suis à 2 cm. Elle n'est pas très causante...
Premières contractions, pas très douloureuses... à cause du monitoring qui ne tient pas bien, je suis coincée dans une position pas très confortable, allongée. Je voudrais le gicler ce monito!
Chance, la tête du bébé est basse et fait bouchon, donc je peux me lever et m'installer sur le ballon.
Les contractions deviennent douloureuses et je commence à mettre en pratique la respiration abdominale. Je me remémore les conseils de B. de Gasquet pendant que je suis encore un peu fraîche.
Les douleurs deviennent vraiment fortes, Fabrice dort à moitié, je le laisse se reposer car j'ai bien l'intention qu'il soit d'applomb pour la fin! Même si le voir dormir pendant que j'essaie de me concentrer me crispe un peu.
La relève de l'équipe vient de se faire et je découvre une sage-femme que j'avait vu en cours de préparation à l'accouchement. Les douleurs sont vraiment fortes et je perds pied, commence à me crisper et ne plus pouvoir me décontracter entre chaque contraction. Elle s'accroupie à coté de moi et me parle, m'encourage, reste un long moment. Je recommence à pouvoir me détendre entre chaque contraction. Je lui ai dit que je ne voulais pas de la péridurale.
Le jour s'est levé, elle me propose gentiment de m'aider à m'installer sur le lit pour me reposer un peu car la dilation est assez lente... à peine installée sur le coté, les contractions diminuent d'intensité et en nombre. Je me dis que je n'y arriverai jamais, ça fait déjà 7 heures! Je me décourage et me recrispe. La position allongée ne me convient vraiment pas, je suis mal, j'ai mal, je crispe, les contractions s'arrêtent presque.
Alors je me relève et fait ma sauce. Le ballon, debout en me balançant, marcher dans le couloir...
Mon col est dilaté à 7 quand la sage-femme, Delphine, me propose de passer en salle d'accouchement, car mes tissus sont souples et sans doute on pourra accélérer les choses naturellement. Aaah une grosse bouffée d'espoir!
Une fois installée sur la table, sur le côté pour aider le bébé à tourner, la jambe gauche sur l'étrier, je reprend confiance, mais les contractions sont vraiment douloureuses. Je sens que mon bébé participe à sa sortie, il tourne pour se mettre le dos en avant, je lui parle, je l'encourage...
À un moment je reperd pied et crispe en poussant, les contractions sont vraiment rapprochées, douloureuses, je gémit à chaque fois. Fabrice est là, me tient la main, m'encourage, me calme. Delphine me dit que la dilatation n'est pas complète mais que je peux accompagner les contractions en poussant, le col est très souple. Elle m'installe sur le dos, les pieds sur les étriers, bien relevés. Le bébé est tout prêt, elle sent sa tête!
Delphine se prépare... Je commence à pousser en soufflant l'air je sens que la tête du bébé appuie tout en bas, c'est puissant. Mon bébé, tu es là ,je te sens, nous travaillons ensemble! Je pousse longtemps, souvent, je ne compte pas, je suis ce que me dicte mon corps. J'ai mal au reins, je pousse encore.
Je commence à fatiguer et mes poussées sont moins fortes. Les contractions s'espacent un peu, Delphine m'encourage à pousser en bloquant la respiration, je me fatigue trop. Le bébé est tout prêt! Je n'en peux plus, je pleure, je me sens à bout de force, j'ai mal. Fabrice et Delphine me parlent, m'encouragent encore, je puise dans ma volonté pour pousser, la tête apparaît! Je suis épuisée, je n'en peux plus, je dis que je n'y arriverai pas.
Je sens que le bébé veut sortir, alors dans un ultime effort, de toutes les forces qui me reste, je pousse en m'accrochant aux étriers. Je le sens, il arrive! Voilà sa tête!
Delphine me dit de ne plus pousser. Je stoppe tout je flotte dans un brouillard... puis je l'entend qui me demande si je veux l'attraper. Je me sens si faible! J'ai peur de le laisser tomber! Je ne pourrai pas! j'ai peur!
Le bébé pousse une dernière fois avec moi, et il sort. Je l'attrappe, ça y est je tiens mon bébé!
Il est beau, tout chaud, il ne pleure pas. je l'accueille sur mon ventre et le recouvre d'un drap chaud. Il sent bon, il est magnifique.
Bonjour David... bienvenue au monde...