(AAD) La naissance de Samuel

Bon, d'accord, je triche : je n'ai pas encore ecrit le recit de sa naissance. Mais je viens de mettre les photos en ligne dans un album prive (il faut que j'ajoute des legendes) car je me suis dit que ca pourrait en interesser certaines d'entre vous, notamment celles qui souhaitent un AAD.
Si vous voulez les voir, envoyez-moi un mp avec votre adresse e-mail. Comme ce sont des photos tres personnelles, je vous fait confiance pour ne pas les diffuser et ne les partager qu'avec vos tendres moities. Merci.

Voici enfin le (long) récit :


Mercredi 16 mai, 6 heures du matin. Je me réveille et glisse jusqu'au pied de mon lit pour aller aux toilettes histoire de ne pas marcher sur le chien. Alors que je soulève mes fesses pour les mettre sur le bord du lit, je sens une vague de liquide chaud entre mes jambes. Tout de suite, je sais que j'ai rompu la poche des eaux mais comme il est deux semaines trop tôt et que je n'ai encore jamais eu de contractions, j'essaie de faire semblant de ne pas comprendre, de me dire que c'est peut-être une fuite urinaire... D'ailleurs, je dis à mon mari que je vais faire le test indiqué par la sage-femme pour être sûre : ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Mais au fond de moi, je le sais déjà, c'est mon bébé qui arrive et je suis à la fois nerveuse et excitée. Pour être sûre, donc, je commence -comme me l'avait conseiilé ma SF- à me promener dans la maison sans culotte, uniquement vêtue d'un trop grand t-shirt, histoire de voir si ça continue à couler...

Ça coule ! Le doute n'est pas permis. J'ai des noeuds dans l'estomac, le coeur qui fait des bonds... Michael essaie de le cacher, mais je vois bien qu'il est aussi tout excité. Nous petit-déjeunons, parlons de l'enfant qui arrive et, une fois qu'il est parti au boulot, j'appelle ma sage-femme pour lui annoncer la nouvelle. Là, panique : elle me dit qu'à ma place elle irait tout de suite faire une séance d'acuponcture pour faire démarrer les contractions et marcherait ensuite le plus possible. Il faut lancer le travail le plus vite et le plus fort possible ! Quand je raccroche, je suis complètement déstabilisée. Je ne crois pas vraiment à l'acuponcture, je veux laisser faire les choses et j'ai l'impression que la SF veut m'imposer son truc à elle et qu'elle ne me fait pas confiance pour démarrer le travail moi-même. J'appelle mon mari en larmes. Je ne sais pas quoi faire. J'ai peur de finir à l'hôpital avec un déclenchement, et en même temps j'ai l'impression que la SF m'en propose déjà un, à sa façon... Heureusement, mon mari, comme vous, me rappelle ce en quoi je crois, les raisons qui m'ont poussées à choisir l'AAD et me donne la force de rappeler la SF pour lui dire que je préfère aller marcher et voir comment les choses vont évoluer. J'appelle ma copine Patricia qui habite à quelques pâtés de maison et lui demande d'aller marcher avec moi pour faire démarrer les contractions. Elle hurle de joie et d'excitation à mon annonce et ça me fait un bien fou : c'est comme ça que je devrais me sentir, pas inquiète et déstabilisée !

Nous allons faire une longue balade et je ressens deux ou trois contractions alors que mon mari est en train de se faire enguirlander par ses collègues -qui ont trop regardé la télé et m'imagine certainement en train d'accoucher seule sur le carrelage de ma cuisine- pour m'avoir laissée seule. Les contractions s'intensifient et se rapprochent à mesure que la journée passe, mon mari rentre du lycée, nous allons manger des hamburgers chez In'n'out (qui sait quand on pourra y retourner) et passons même voir nos amis les plus proches. Je suis fatiguée, j'essaie de me coucher tôt histoire de prendre un peu de repos avant que les choses ne deviennent trop sérieuses, mais les contractions arrivent toutes les 5 minutes et je me relève rapidement. Le chien Thunder ronchonne, mais comme il me suit toujours partout, il se lève avec moi. Je reste dans la pénombre et me pose sur mon ballon afin de pouvoir me reposer et aussi faire rouler mon bassin pour aider le bébé à descendre. Vers minuit je prends ma première douche, ça fait du bien car ça commence à devenir pas mal douloureux et je me mets à faire des sons : j'ai vraiment l'impression qu'ils m'aident à me relaxer afin de mieux vivre les contractions. Elles restent fortes et régulières et je commence à me dire que le bébé ne devrait pas tarder ; je réveille Michael à 2 heures du matin. Une heure plus tard, alors que cela fait cinq heures que je contracte pendant 1 min ou plus à 5 min d'intervalle ou moins, je demande à Michael d'appeler la sage-femme. Je sens que c'est bientôt la fin ; après tout, je les ai lu les livres : cinq heures de travail actif, le compte est bon, je vais très vite faire la connaissance de Samuel. Je commence à être fatiguée car cela fait 21 heures que je suis réveillée et que c'est debout et en déplacement que je prends quasiment toutes les contractions, me suspendant au cou de Michael à l'occasion.

La sage-femme, Jamin, arrive une demi-heure plus tard avec une amie doula et apprentie SF, Dawn, qui prendra de magnifiques photos de la naissance. Jamin me demande si je veux qu'elle voie où j'en suis et j'accepte, toute excitée de constater mes progrès : 3 centimètres. Je suis terriblement déçue mais essaie de ne pas me démoraliser. Commencent alors de longues heures de contractions qui deviennent de plus en plus fortes et de plus en plus rapprochées, me laissant parfois à peine le temps de reprendre mon souffle entre deux. Je prends des douches régulièrement car elles sont le seul endroit où j'arrive à m'asseoir et me reposer un peu (et aussi à faire pipi). Par deux fois Jamin me fait allonger pour prendre quelques contractions et du repos mais c'est terriblement dur dans cette position et ce n'est qu'avec son soutien que je tiens brièvement le choc. Mes progrès sont lents et je désespère. Les contractions sont tellement douloureuses. Alors qu'auparavant que je m'appuyais contre les murs, je me mets à les frapper du poing ! Mes cris/gémissements deviennent à la fois plus gutturaux et plus faibles : je suis épuisée.

Vers la fin de la matinée, Jamin suggère une perf' d'antibio afin de ne pas créer de panique en cas de transfert à l'hôpital. Je l'accepte car je sais que sans ça le risque de césarienne serait très grand et je n'en étais encore qu'à 7 cm moins d'une heure plus tôt... Je m'assois sur les toilettes le temps de la perf' ; que les contractions sont dures ainsi ! Jamin m'explique qu'elle aimerait me faire un TV lorsque je ressentirai l'envie de pousser afin de vérifier que le col est bien entièrement dilaté. La perf' est passée et malgré la violence des contractions dans cette position, je décide de rester sur les toilettes encore un petit moment car je tiens à peine debout. Soudain, une contraction arrive, différente de toutes les autres : je ne peux pas me retenir, je pousse. J'ai peur de ne pas être complètement dilatée et que le bébé soit coincé alors je crie : " Jamin, je pousse ! Je pousse ! " avec de la panique dans la voix. Elle me rassure et de toutes façons je ne peux pas me retenir.

On m'aide à aller jusqu'au pied de mon lit. La sage-femme suggère d'abord que je m'accroupisse sur un petit banc mais la position est trop douloureuse même si je m'assois juste " du bout des fesses ". J'essaie ensuite une position similaire mais suspendue aux bras de mon mari plutôt qu'assise sur le banc. Le bébé descend très vite et je peux toucher ses cheveux (!) mais je suis trop fatiguée pour maintenir cette position sans plus de soutien. Je monte sur le lit et m'y mets à quatre pattes. La position me convient beaucoup mieux mais Jamin s'aperçoit très vite que le bébé coince et me fait retourner une dernière fois. Je finis donc à moitié assise sur le lit, mon mari faisant le fauteuil derrière moi (il ne pourra donc pas attrapper le bébé comme il aurait voulu, mais le sentir là me fait du bien). Encore une ou deux (trois ?) poussées et Samuel est là. La sage-femme le pose sur ma poitrine, humide et chaud, couvert d'une épaisse couche de varnix blanc ... il a aussi les lèvres très rouge et le nez écrasé et ma première pensée est qu'il a vraiment une drôle de tête !... Ile ne cherche pas à têter tout de suite, on se regarde, c'est tout.

Je le garde contre moi en attendant que le cordon arrête de battre (je le touche pour voir) et que Michael le coupe et quelques moments encore après. Ensuite, la deuxième SF qui vient d'arriver se charge de l'examen de Samuel et pour moi vient le moment de la délivrance, pour laquelle Jamin m'aide un peu. Samuel est sorti avec la main près de son épaule et m'a déchirée au passage, donc Jamin me recoud, ça n'est pas bien agréable, mais j'ai les yeux fixés sur mon fils. Je me rends enfin compte de ce qui vient de se passer et me mets à pleurer, doucement, des larmes de joie et de tant d'autres émotions.

Et Samuel est arrivé! J'iamagine comme ca a du être dur quand elle t'a dit 3 cm alors que tu devais te croire beaucoup plus dilaté!
Félicitations en tout cas c'est vraiment magnifique! bravo!

trés beau récit merci !

c'est clair, ca a du etre décourageant quand elle t'a annoncé 3 cms, mais quelle belle arrivée au bout du compte !!

J'adore tous ces récits d'accouchement!

Merci, c'est tres beau

comme quoi ces histoires de centimètre moi j'étais à 7, hyper soulager, mais finalement ça a duré autant que toi après


Merci pour ton récit

superbe ton récit!!!

Comme c'est beau !!!!! Merci !

ah y'a rien à faire ! Dès que je lis le récit d'un accouchement, j'ai la gorge qui se sert et les larmes aux yeux.
Merci de nous avoir fait partager ton expérience monkeybird

Très beau récité qui rappelle pleins de jolis et douloureux (on peut mettre cesdeux épithètes ensemble ?) souvenirs.

super merci pour ton récit

Félicitations!!!!
Bienvenue Samuel, magnifique bébé!!!

Et merci de partager ce moment avec nous

Waaa...