Voilà, notre petite fille, Yuna, est née samedi 3 mars à 4h34 avec 3 semaines d'avance.
Une naissance assez express!
Le vendredi matin, j'ai téléphoné à la sage-femme qui me suivait pour lui dire que je pensais avoir une fissure de la poche des eaux, d'un commun accord, nous avons décidé que j'irai voir dans la matinée à la maternité si c'était bien ça.
Protocole oblige, si c'était du liquide amniotique que je perdais, ils me gardaient.
Nous sommes arrivés à la maternité à 11h/11h30 environ, nous avons tout de suite été pris en charge par une sage-femme qui a fait un premier test qui s'est avéré "un peu" positif, le second test, plus poussé a confirmé que j'avais bien une perte de liquide amniotique.
Me voilà donc installée dans une petite pièce à côté des salles d'accouchements en attendant qu'une chambre soit préparée.
Forcément, monitoring obligatoire et ça ne se négocie pas (j'ai testé pour vous...)
Nous avons attendu une trentaine de minutes, puis, on nous a installé dans notre chambre.
Là a débuté l'attente, parce que si ça ne se déclenchait pas naturellement, j'étais déclenchée le lendemain à 6h.
J'en ai discuté avec mon bébé dans l'après-midi, en lui expliquant que s'il ne venait pas seul, on allait brusquer les choses et que ce n'était pas ce que je souhaitais pour "lui".
L'après-midi a été assez long, pour nous deux qui sommes habitués à ne pas tenir en place.
On m'a reposé un monitoring en fin d'après-midi, le genre de truc que je trouve hyper stressant.
A 18h10, pendant une contraction, la poche des eaux a cédé, ce qui nous a fait prendre un fou rire à Pounet et moi.
Oui, oui, j'étais hyper zen, ce qui d'ailleurs a surpris les sage-femmes et aide-soignantes.
J'ai commencé à réellement sentir les contractions vers 22/23h si je m'en souviens bien.
Nous nous sommes préparés à vivre la plus belle nuit de notre vie.
Vers 1h30, j'ai commencé à arpenter de long en large les 2 couloirs de la maternité et à chaque fois que je croisais la sage-femme qui allait m'accoucher, elle me disait "vous, vous n'avez pas encore la tête d'une femme qui accouche" sur le ton de la rigolade.
J'ai du faire pas mal d'aller/retour entre la chambre et le couloir, en tout cas, ça a fait son effet, parce que vers 3h, je suis allée réveiller Pounet en lui disant que ça n'allait pas tarder.
Je crois que je suis retournée faire quelques aller/retour dans le couloir parce qu'aucune position ne me convenait.
J'ai croisé à nouveau la sage-femme et là je lui ai dit que ça commençait à devenir dur, elle m'a proposé de remplir la baignoire, mais je lui ai dit que j'allais prendre une douche pour voir si ça faisait effet, elle m'a dit qu'elle m'amenait le ballon qui était en salle d'accouchement pour voir si ça me soulageait.
Elle est revenue dans la chambre quelques instants plus tard avec le ballon, mais je n'ai pas trop eu le temps de l'utiliser, quelques instants plus tard, je me suis rendu compte que je perdais beaucoup de sang et je ne savais pas si c'était normal.
Pounet est donc reparti chercher la sage-femme, qui lorsqu'elle est rentrée m'a regardée et m'a dit "hoouuu, vous, vous avez la tête d'une femme qui accouche" toujours avec son ton très humoristique.
Après examen, j'étais à 5/6, ce qui m'a un peu soulagée, je comprenais mieux l'augmentation des douleurs.
Elle nous a dit qu'elle allait préparer la baignoire et tout le nécessaire et que sa collègue viendrait nous chercher (elle avait un autre accouchement en même temps).
Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé, mais Pounet a été d'une grande aide à chaque contraction, en me servant de support et en m'aidant à caler mon souffle pour me calmer.
La seconde sage-femme est enfin venue me chercher, je commençais sérieusement à ne plus être moi-même, nous sommes allés à pied jusqu'à la salle d'accouchement, je me suis arrêtée une fois en chemin, une bonne contraction me paralysant et une ENORME sensation de poussée à l'intérieur de moi.
D'ailleurs, je l'ai signalé à la sage-femme et elle m'a répondu que c'était une très bonne sensation.
Elle m'a examiné avant que je ne rentre dans l'eau et là, elle m'a dit d'une voix un peu paniquée "vous désirez toujours accoucher dans l'eau? Parce que là, vous êtes à 9, ça ne va pas traîner".
Ce à quoi j'ai répondu oui et Pounet et elle m'ont transportée dans la pièce à côté, là où se trouve la baignoire.
Tout n'étant pas encore prêt, j'ai attendu l'équivalent de 2/3 contractions avant de rentrer dedans, j'avais vraiment hâte d'être dans l'eau, il a fallu presque me retenir, sinon, j'y allais tout de suite.
J'ai enfin pu me mettre dans l'eau et tout de suite, ça m'a apaisée, je ne sentais plus que toute la puissance que mon corps mettait dans les poussées.
Pendant cette phase magique de l'expulsion, j'ai eu l'impression d'avoir une énergie incroyable, je ne sais pas d'où elle sortait.
Une sensation phénoménale, l'équipe des All Blacks à côté c'est des chochottes!
J'ai crié de tout mon coeur, mais pas de douleur, un cri qui venait du plus profond de moi et qui a chaque poussée faisait venir vers moi cet enfant tant attendu.
La sage-femme me propose de la musique, je lui répond cordialement que je n'en veux pas, je suis vraiment loin de tout ça.
J'étais complètement hors de moi, concentrée sur cette naissance, mais j'ai quand même pu voir Pounet qui à côté de moi pleurait toutes les larmes de son corps.
Enfin, notre petit bébé est sorti, je l'ai attrapé au "vol" et posé sur moi, en regardant furtivement, il m'a bien semblé que c'était une fille, mais nous avons d'abord repris nos esprit avant de réellement regarder.
Oui, c'est ça, c'est une fille, une petit Yuna!
La sage-femme m'explique qu'elle est désolée, mais qu'il y a eu une grosse déchirure, moi je m'en fous, j'ai ma fille dans mes bras, plus rien d'autre ne m'importe.
On me la reprend pour me faire sortir de la baignoire, qui ressemble plus à un bain de sang qu'autre chose maintenant :/
Je passe tant bien que mal de la baignoire au brancard et on me transporte en salle d'accouchement pour que je sois examinée et rafistolée.
Là, les choses se corsent un peu, l'anesthésie locale est assez douloureuse et franchement, je suis vidée par tout l'effort fourni pour l'accouchement.
Mon souhait est respecté et surveillé par Pounet, rien ne sera fait à Yuna (bain, prise de sang, vitamine K etc...).
Je reste 2 heures dans cette salle à attendre de voir si tout va bien.
Au bout des 2 heures, il s'avère que je fais un hématome, il faut donc défaire et refaire, mais lorsqu'ils tentent de m'anesthésier localement à nouveau, j'hurle tellement de douleur, qu'ils sont obligés de me faire une anesthésie générale de 10 mn et je dois avouer que ça me soulage, je n'en peux plus de souffrir, je suis épuisée.
J'ai demandé à ce que Pounet soit renvoyé dans la chambre avec Yuna, ça ne sert à rien qu'il m'entende hurler comme ça et j'ai vraiment peur que ça le traumatise.
Je ne retournerais dans ma chambre que vers 11h30, épuisée, mais heureuse d'avoir mis au monde une magnifique petite fille.
Il y a des choses que je regretterais à vie dans la naissance de Yuna et particulièrement la suite (ce sera l'objet d'un autre post), mais ça restera un souvenir merveilleux, je ne pensais pas être capable de faire ça