Pour les nouvelles, voici mon récit:
Nous sommes dimanche, je suis allée chez mes parents et je me couche bien fatiguée vers 23 h. A peine assoupie, je suis réveillée par une grosse contraction. Tiens, pas comme d’habitude celle-là !
A 23 h 30, une autre arrive, la douleur dans les reins me coupe le souffle, impossible de rester couchée, même sur le côté. A peine debout je suis déjà soulagée, j’attrape les barreaux du lit, je me dandine, aaaahhhh, miracle, ça va mieux. Pendant une bonne heure, je vais déambuler dans l’appartement comme ça et m’arrêter pour m’appuyer en avant puis, remuer mon popotin.
Puis, je fais couler mon premier bain. A un moment, l’Homme-marmotte vient me tenir compagnie, note les contractions, ah oui, ça se rapproche, mais trop épuisant pour l’Homme, fatigué, il souffre avec sa tête de bébé ragondin, je le renvois au lit.
J’ai adoré ces heures où, seule, je trouve mes « sons », mes mots (« bébé arrive » j’ai dû me répéter ça 1000 fois, ça me rendait vraiment heureuse !), mes mouvements, je suis bien…
Finalement, la nuit passe, l’Homme s’éveille, j’arrive péniblement à le convaincre que je vais accoucher, lui est persuadé « qu’on a le temps, t’as même pas perdu les eaux ! »
Il est 8h15, je suis à 4 pattes dans mon 3ème bain, les contractions s’enchaînent (toujours dans les reins, ça commence à faire mal. L’Homme a enfin vaincu le sommeil, redevient lucide et appelle la sf, moi je reste dans ce bain ! La sf sera là dans une heure.
Je sors du bain, et vais prendre le petit dèj’, une bouchée entre 2 contractions, j’ai vraiment faim. Alors que l’Homme me lit les encouragements des janviettes, une forte contraction arrive, je sens une sorte de claquement dans mon ventre, je viens de perdre les eaux, pas beaucoup car bébé fait « bouchon ».
Quelques minutes plus tard, la sf est là :
- Vous êtes à 7, limite 8 !
- Sans blague ?
- Est-ce que j’ai l’air de rigoler, là ? Vous êtes restée debout toute le nuit, pas trop fatiguée ? La douleur ça va ?
- J’suis fatiguée mais trop heureuse ! Vous vous rendez compte que mon bébé arrive ?
- Euh …oui, il ne devrait plus trop tarder même ! Dites, vous n’avez pas osé me réveiller avant ?
- Ben, ça allait, je gère…
- Ah, c’est vrai que vous êtes indépendante…
- Ben, oui, on ne se refait pas.
La sf appelle le médecin : « c’est pour bientôt ! » Cette phrase qui ne m’était même pas adressée agit comme un remontant, je suis prête.
Les douleurs changent et pour me soulager, je me balance maintenant d’avant en arrière, la sf me masse le dos avec des huiles essentielles, ça fait un bien fou.
Peu de temps après l’arrivée du médecin, je ressens les premières envies de pousser mais elles sont encore incertaines, il y a un petit bout pas dilaté qui gène.
Et puis, subitement, quelque chose d’énorme et de puissant se déverse en moi, ça y est, c’est le moment. C’est impressionnant, ça échappe à ma volonté mais en même temps, je ne me suis jamais sentie aussi forte. Si toute la nuit, j’ai apprécié la solitude, maintenant, la présence et les paroles de David et de la sf, m’aident à ne pas perdre pied.
David est assis appuyé sur le dossier du lit, je lui fais face, sur les genoux, je me pends à son cou, il me chuchote les plus beaux mots d’amour à l’oreille.
Et moi, et bien, je pousse. Comment pourrais-je faire autrement, plus qu’une envie, c’est un besoin. Mon bébé arrive et moi, j’ai l’impression que tout mon corps s’ouvre pour lui.
Maintenant, c’est le moment moins beau…l’épisiotomie…
Je sens vraiment la tête de Thibault qui appuie, ça brûle, mais alors qu’on voit ses cheveux, « ça coince ». Pourquoi ? A cause de maudites cicatrices qui rendent toute une zone de mon périnée dure et inélastique ! J’autorise la sf à couper, la mort dans l’âme mais avec la promesse, de faire le plus petit possible (2 points seront nécessaires).
La sf, me dit de me reposer 2 minutes mais, moi, je ne veux pas, mon fils arrive ! Je me redresse et je crie : « Noooooooon, mon bébé vient maintenant ! ». La tête sort, je pousse encore une fois et le reste de son corps vient, et ensuite, dans une vague d’une douce chaleur, tout le liquide qui était derrière lui. Mon fils est né !!!
Quand, je le vois, c’est plus qu’une rencontre, c’est une reconnaissance, comme tu
ressembles à ton père, mon fils !
Je m’allonge et tu es sur mon ventre, si doux et chaud. Le cordon est un peu court et je ne peux encore t’approcher de mon visage, je meurs d’envie de t’embrasser, tu es là, je t’aime plus que tout ! Le temps s’arrête pour nous…
Papa coupe le cordon, la délivrance, le médecin qui me recoud, tout ça se passe en dehors de notre bulle. Très vite, tu trouveras le chemin jusqu’à mon sein, Je te caresse et te découvre, mon petit garçon, Thibault…