Mon petit prince, mon joli roi, Vassilaki…
Tu as bientôt deux mois, déjà, et comme pour ta soeur, il est vraiment temps que je t’écrives l’histoire de ta naissance si je veux que tu la connaisses. Le temps passe tellement vite depuis que tu es là, les journées sont tellement pleines que l’accouchement est déjà bien loin et flou…
On a appris qu’on t’attendait le 26 octobre mais je savais déjà que tu t’étais niché dans mon ventre, je n’avais pas besoin de test. Notre grossesse était facile et relativement calme, pas de nausées (du moins pas au début), pas trop de fatigue, je comptais continuer de travailler jusqu’à Pâques, quand commençait mon congé. Moui… Il a fallu que je sortes d’une classe en pleurant d’énervement pour que je comprenne que ce n’était pas nécessaire… Oui, j’allais bien. Non, je n’étais pas malade mais je manquais quand même légèrement plus de patience que d’habitude et puis y avait une grosse épidémie de grippe sur l’île (une semaine après que j’aie pris mon congé, un collègue s’est retrouvé à l’hôpital, on va dire que je suis partie à temps..)
Je voulais accoucher à la maison, à Skiathos mais ton papa et la sage-femme considéraient que ce n’était pas une bonne idée, on était trop loin d’un hôpital en cas de problème, j’ai donc cherché pour une SF à Volos et j’y ai trouvé Aliki. Aliki ne faisait pas seulement des accouchements à domicile mais en plus elle se spécialisait en vbac, c’était parfait. Même quand elle a déménagé à Thessalonique, ça n’a pas vraiment changé grand chose, je l’aurais suivie où qu’elle aille.
Tout était parfait, les échos, les examens, tout montrait que tu étais en pleine forme et de taille moyenne (mouahaha). La DPA, c’était le 4 juillet mais je disais à qui voulait l’entendre que je pensais que tu allais arriver plus tôt. Ton papa est né à 4,700kg et je disais qu’on s’était mis d’accord que tu n’irais pas au-delà de 4kg. À notre dernier rdv chez la gynéco, ton papa avait demandé à apprendre le sexe (surprise, jusque là), écrit dans une enveloppe. Il a ouvert l’enveloppe le soir-même et, à un moment, a parlé de toi au féminin. De mon côté, je ne savais absolument pas ce que tu allais être mais j’ai décidé de ne croire que ce que j’allais voir, au moment où tu sortirais.
Le 16 juin, l’école est finie pour Joyce aussi et on est parties pour Thessalonique. On avait loué un superbe appartement “qui me ressemblait” jusqu’au 10 juillet, notre hôtesse Thalia était surprise mais heureuse et très émue à l’idée d’avoir un bébé venir au monde chez elle.
On se reposait avec Joyce à Thessalonique et passait de chouettes journées avec Aliki et ses deux fils. Excursion à Veria, parc aquatique, les gens me regardaient, inquiets mais… J’avais peur de rien, j’avais ma sf avec moi
Ta yaya est aussi passée nous voir, on est allées visiter la Tour Blanche. Journées bien remplies, donc, et je marchais beaucoup, beaucoup, tous les soirs, mais Aliki sentait que tu arrivais… Théo, un ami parisien à qui j’avais demandé de venir me soutenir pendant l’accouchement arrivait le 28 juin, il fallait donc que je serre les fesses…
Il est finalement arrivé avant toi.
On a passé une semaine à trois, on discutait, on se reposait, on marchait et puis… Eh ben zut, le 4 juillet était bientôt là et toi… pas. Théo allait partir le 5, je ne voulais pas qu’il parte avant ton arrivée… Au grands maux les grands remèdes, on dit… Le 3 juillet, on est allés voir Sakis Rouvas en concert. Danser, chanter, sautiller… Ça allait bient t’attirer parmi nous, non ? Non ?
Ben non… On est le 4, j’ai fini la décoration de la maison, j’ai accroché toutes mes affirmations positives…
Mais Théo repart le lendemain… J’attaque tous les trucs de grand-mère, les tisanes mais surtout l’huile de ricin. Et, dans la nuit, ça commence… Grosses contractions régulières, j’appelle Aliki qui passe la nuit chez nous.
Le matin, j’arrive à m’endormir un peu. Et les contractions se calment avec moi… Et Théo doit partir.
Bon, fausse alerte, donc? C’est pas grave. Maintenant qu’il est parti, je n’ai plus de raison d’être pressée, tu viendras quand tu seras prêt(e). J’avais loué la maison jusqu’au 10 mais elle était libre jusqu’au 20, au cas où. Vers le 6, Thalia m’envoie un message, qqn veut louer son appartement le 15, elle fait quoi ? Ben… Euh… Qu’elle le loue, hein… Tu seras bien sorti le 15, non ? On a un scHolUs pOcuS à Evia, aux Stagones, le 15, d’ailleurs… Donc c’est ok, le 15 on aura quitté l’appart. Et puis si vraiment tu n’es pas sorti(e) jusque là, Aliki peut nous héberger. Les jours passent… 8, 9, 10… “Toujours enceinte” Oui, toujours enceinte… Sauf que là, le 10, j’en ai marre. Il est temps que tu sortes. Non mais sérieusement, quoi, ça fait 9 mois que t’es là-dedans, allez, il est temps que tu viennes voir ce qui se passe dehors. Et ça fait un mois que j’ai des brulures d’estomac qui me font vomir tous les soirs. Et puis on doit bientôt quitter l’appartement aussi. Et aller à Evia. Et… Oui, voilà, j’en ai marre et je sens que tu es prêt(e), il est temps. Ça fait des jours que j’ai des contractions tout le temps. Elles ne font pas mal mais mon corps travaille… Et c’est reparti pour les tisanes. Et l’huile de ricin, matin, midi et soir (j’en ai des nausées rien que de verser l’huile dans la cuiller). Dans la nuit, je sens que les contractions commencent à faire mal, j’essaie de dormir encore un peu… Il est 4h quand j’envoie un message à Aliki et à ton papa. “c’est parti”. J’ai des contractions d’à peu près 1 minutes toutes les 2 minutes. Oui, ça fait mal.Vers 5h, *plop* tiens, je crois que j’ai perdu les eaux. c’est pas une cascade comme avec Joyce mais, si, quand même, ça coule… Aliki arrive, puis Fotini (qui s’occupe de Joyce et des photos) et Stella (l’autre sf). J’ai mal. Je ne trouve aucune position comfortable. À 4 pattes par terre avec la tête et le haut du corps sur le canapé, peut-être… Et encore… Ou sur le ballon… Elles m’examinent de temps en temps, le travail avance bien, tu vas bien, ton coeur bat normalement, et je continue à avoir des contractions toutes les 2 minutes. Toutes les p*tains de DEUX MINUTES ! AOUTCH !
Joyce est dans sa chambre, elle vient de temps en temps me voir, m’embrasser, et retourne dans son nid. Elle est inquiète mais calme, elle est bien préparée et sait qu’elle est libre d’être là.. Ou pas.On installe la piscine. Au moment de la remplir, on a des soucis. Avec les tuyaux, d’abord, puis avec l’eau qui n’est pas assez chaude… Bon, ça va, c’est fait. Je rentre dans la piscine.
Ça va me calmer, ça, non ? L’eau, l’apesanteur, tout ça… AOUTCH ! Assise contre les parois… Argh ! Non ! M*rde, Théo, t’es où ?? Aliki est toute petite. Les autres aussi mais c’est Aliki ma SF et, là, c’est pas elle qui remplacera les bras de Théo… Zou, à 4 pattes de nouveau. Dans la piscine, cette fois. Ça change pas grand chose, j’ai mal. Et tu descends, je te sens qui descend… Non, là non, je ne veux plus être dans l’eau, je veux mon canapé ! Je me traine vers le canapé, j’y mets ma tête mais, non, ça marche pas. J’en peux plus, ça fait 6 heures que j’ai des contractions toutes les 2 minutes, je veux que ça s’arrête… C’est pas grave, j’accoucherai demain, on peut arrêter là ? Stella me dit de me mettre accroupie, que la pesanteur aidera. Moui, j’ai tenu 1 minute puis je me jetée sur le canapé. Tout entière, cette fois, sur le côté, une jambe en l’air, jambe que tenait Aliki. Tu étais là, prêt(e) à sortir… je ne voulais pas pousser de moi-même, je comptais sur mes contractions pour t’aider à sortir et ce fameux réflexe qui allait faire pousser mon corps tout seul. Mouahaha ! Ta tête était à moitié sortie quand les contractions… se sont calmées… Aliki poussait ma jambe et me répétait “relache-la, tu es trop tendue !”. Euh… Je ne suis pas souple de nature, dans un moment normal ma jambe n’aurait pas pu aller plus loin mais, là, pendant que j’accouche, tu veux que “je me détende”?? J’ai pas répondu, bien sûr, j’étais concentrée sur toi…
- Spoiler:
“En-bas ! En-bas !” ??? Pardon ? J’aurais bien demandé ce qu’elle voulait dire mais… Une autre fois, hein… Ta tête était sortie, Aliki poussait ma jambe (petite mais costaude, notre SF), j’attendais une contraction pour pousser mais rien ne venait et… tu es retourné(e) au chaud. Trois fois, tu as sorti ta tête… Aliki proposait que je me lève, que j’aille à la salle de bain mais elle était minuscule et j’aurais été toute seule et puis… j’étais épuisée, je ne voulais plus bouger.
Un peu avant 11H, j’ai accepté qu’il faudrait que je pousse. Il n’étati même plus question de douleur, à ce stade-là je ne sentais plus rien, je voulais juste que ça finisse, je voulais te prendre dans mes bras. Et j’ai poussé, poussé et je t’ai senti glisser hors de moi… “j’ai une surprise pour toi, c’est un garçon!” Aliki t’a posé sur mon sein, Joyce est arrivée, t’a vu, s’est mis à pleurer, t’a pris dans ses bras et a dit “c’est mon bébé!”
Tu étais tout simplement parfait… Et grand, mais grand ! 56Cm, 4kg300 et tu tètais déjà comme un chef. Le placenta est sorti un peu plus tard sans problème… Je ne faisait pas vraiment attention à ce qui se passait autour de moi, j’avais dans mes bras mes deux trésors et rien d’autre n’avait d’importance…
Sujet: L'arrivée d'un petit roi (aad) 
